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Pourquoi l’Allemagne ne relancera jamais le nucléaire

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Le chancelier, Olaf Scholz, s’est prononcé mercredi 3 août pour une prolongation de la durée de vie des trois dernières centrales qui devaient être débranchées à la fin de l’année. La fin du nucléaire en Allemagne n’est pas pour autant remise en cause.
La centrale nucléaire Isar, à Essenbach près de Landshut, dans le sud de l'Allemagne, le 3 août. (Christof Stache /AFP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 4 août 2022 à 13h14

Un dernier sursis pour cette énergie qui a tant divisé les Allemands ? Le chancelier Olaf Scholz n’est pas contre. Il l’a confirmé mercredi 3 août en déclarant qu’une prolongation de la durée de vie des trois dernières centrales nucléaires encore en service «pourrait avoir du sens» dans le contexte actuel de la pénurie de gaz.

Isar 2 en Bavière, Neckarwestheim 2 dans le Bade-Wurtemberg et Emsland en Basse-Saxe doivent être théoriquement débranchées le 31 décembre selon le plan décidé par Angela Merkel en 2011. Mais le gaz, qui chauffe la moitié des logements en Allemagne, produit également de l’électricité (plus de 14% du mix énergétique). Les centrales nucléaires pourraient donc aider à économiser le gaz dont l’Allemagne a tant besoin pour son chauffage (50% des ménages) et pour ses entreprises.

Sursis

Par ailleurs, la crise du gaz risque de se transformer rapidement en crise de l’électricité. Les Allemands se ruent actuellement sur les chauffages électriques d’appoint qui pourraient saturer le réseau cet hiver. L’Allemagne – encore exportatrice d’électricité – a promis de venir en aide à ses voisins en manque de courant comme elle le fait avec la France dont le parc nucléaire tourne au ralenti, la moitié des centrales étant hors-service. «Un black-out n’est pas exclu», insiste Franziska Holz, directrice adjointe du département Energie à l’Institut