«1492. Ni génocidaires, ni esclavagistes. Ils furent des héros et des saints.» Cette affiche, accrochée dans des lieux publics dans 62 villes espagnoles, est le fait de l’Association nationale catholique de propagande, une organisation d’ultras patriotes. Elle cherche à marquer de son sceau fondamentaliste le «jour de l’hispanité», la fête nationale qui a lieu chaque 12 octobre et qui commémore l’arrivée des caravelles de Christophe Colomb dans l’actuel archipel des Bahamas, en 1492. En projetant l’image de conquistadores valeureux et moraux, elle réagit à sa manière à la polémique à la fois politique et mémorielle qui agite les relations entre l’Espagne et le Mexique, deux nations pourtant très liées, tant sur le plan culturel qu’économique – l’Espagne est le deuxième investisseur avec plus de 6 000 entreprises sur place.
Le torchon brûle depuis la fin septembre, lorsque Madrid a fait savoir qu’elle n’enverrait aucun représentant à la cérémonie d’investiture de la nouvelle présidente, Claudia Sheinbaum, le 1er octobre. Ni même son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Seuls y ont assisté des dirigeants de partis de gauche anticolonialistes, à l’instar de Ione Belarra, de Podemos, qui a manifesté sa colère face à l’absence de représentation institutionnelle : «C’est un exe