Un acte de «piraterie». Le président russe Vladimir Poutine a critiqué vertement, ce jeudi 2 octobre, l’interception au large des côtes françaises, en fin de semaine dernière, d’un navire suspecté de faire partie de la flotte fantôme russe. «Le pétrolier a été arraisonné dans les eaux neutres, sans aucun fondement. Visiblement, ils cherchaient quelque chose, des marchandises militaires, des drones, ou des choses comme ça. Mais il n’y a rien de ça là-bas», a déclaré le chef du Kremlin lors d’un forum de discussions depuis Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie.
Vladimir Poutine, qui a par ailleurs estimé que l’interception était une tentative des autorités françaises «de détourner l’attention» de la population alors que le pays est dans «une situation de politique intérieure difficile», n’a pas confirmé que le bateau appartenait à la Russie. «Le pétrolier était sous le pavillon d’un pays tiers, en effet, avec un équipage international. Honnêtement, je ne sais dans quelle mesure il est lié à la Russie», a-t-il prétendu. La «flotte fantôme» est le principal instrument de Moscou pour contourner les sanctions sur le pétrole. On estime qu’elle est composée d’environ un millier d’embarcations, qui changent régulièrement de pavillon et acheminent le pétrole russe à ceux qui continuent d’en acheter malgré les sanctions internationales.
Emmanuel Macron a appelé ce jeudi les Européens à franchir «un pas» dans «la politique d’entrave» de cette flotte fantôme. «Il est extrêmement important d’accroître la pression sur la flotte fantôme parce que ça réduit clairement la capacité de la Russie à financer son effort de guerre» en Ukraine, a fait valoir le président de la République à Copenhague, où se tenait un sommet de chefs d’Etat et de gouvernement européens. «Dans les prochains jours, nos chefs d’état-major, en coordination avec l’OTAN, dans le cadre de la Coalition des volontaires, se réuniront pour bâtir des actions communes», a-t-il annoncé.