Sans surprise ni opposants dans les urnes, Vladimir Poutine a été réélu dimanche 17 mars. Après sa victoire, le président russe a livré un discours de nouveau offensif, sur son pays, Alexeï Navalny et la guerre en Ukraine. Florilège de ses déclarations.
Sur l’état d’esprit des Russes. Vladimir Poutine a livré son analyse du scrutin, dans lequel il a comme prévu triomphé (87 % des voix) : «Nous avons beaucoup de tâches concrètes et importantes à accomplir. Les résultats de l’élection témoignent de la confiance des citoyens du pays et de leur espoir que nous ferons tout ce qui est prévu.» Concernant les incidents qui ont émaillé le week-end, il a menacé : «Il s’agit d’une infraction pénale et nos forces de l’ordre et nos instances judiciaires agiront conformément à la loi. […] En réalité, cela n’a eu aucun effet.»
Bombe devant un bureau de vote, cocktail molotov, isoloir incendié… La présidentielle russe a été perturbée par des actes isolés dès vendredi, ce qui a entraîné l’arrestation de treize personnes. La veuve d’Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, qui a juré de poursuivre son combat, avait par ailleurs appelé les Russes soutenant l’opposition à se rendre dans les bureaux de vote au même moment, dimanche à midi heure locale de Moscou, pour montrer qu’ils sont nombreux.
Sur la mort de l’opposant Alexeï Navalny. Vladimir Poutine est également revenu, à sa manière, sur la mort d’Alexeï Navalny, en le nommant pour la première fois en public. «Quant à monsieur Navalny, il est décédé. Oui, il est décédé, c’est toujours un événement triste, mais nous avons eu d’autres cas où des personnes en prison sont décédées», a-t-il osé. Lorsque l’idée d’échanger l’opposant contre «certaines personnes qui se trouvent dans des établissements pénitentiaires dans les pays occidentaux» a été soulevée, il était «d’accord» a affirmé le président russe. Qui a ajouté : «Il n’y avait qu’une condition : que nous l’échangions pour qu’il ne revienne pas.»
Sur l’invasion russe de l’Ukraine. Alors que la contre-offensive ukrainienne de l’automne, préparée y compris par Washington, s’est soldée par un échec avec de lourdes pertes et des gains territoriaux faméliques pour Kyiv, Vladimir Poutine a jubilé dimanche soir. «Dans l’ensemble, l’initiative appartient entièrement aux forces armées russes et, dans certaines régions, nos hommes sont en train de faucher l’ennemi.»
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Reste que selon les dernières estimations du ministre britannique de la Défense, fin janvier, quelque 350 000 soldats russes seraient morts depuis le début du conflit, et que les gains tactiques de l’armée russe restent mesurés. Poutine en a aussi profité pour lancer un énième message à l’adresse du reste du monde : «Peu importe qui veut nous intimider ou à quel point, peu importe qui veut nous écraser ou à quel point, notre volonté ou notre conscience. Personne n’a jamais réussi à faire quelque chose de semblable dans l’histoire. Cela n’a pas fonctionné aujourd’hui et ne fonctionnera pas à l’avenir.»