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Immigration

Près de 30 000 exilés ont traversé la Manche en 2023, deuxième bilan le plus élevé jamais enregistré

29 437 personnes ont rejoint les côtes anglaises sur des embarcations de fortune entre janvier et décembre, un chiffre en forte baisse par rapport à 2022, année record, mais qui reste très élevé, malgré l’adoption de textes extrêmement restrictifs sur l’asile au Royaume-Uni.
Des canots pneumatiques et des moteurs hors-bord saisis par les autorités portuaires à Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, en mars. (Ben Stansall/AFP)
publié le 1er janvier 2024 à 17h28

Près de 30 000 migrants ont rejoint les côtes anglaises en 2023 en traversant la Manche sur des embarcations de fortune, un bilan en forte baisse par rapport à 2022, qui avait été une année record.

Ces chiffres sont suivis de près au Royaume-Uni, où les gouvernements conservateurs successifs ont promis de «reprendre le contrôle des frontières» après le Brexit. L’immigration s’annonce comme un sujet clé de la campagne pour les élections législatives qui devraient avoir lieu en 2024. Le Premier ministre, Rishi Sunak, a d’ailleurs promis d’arrêter les traversées clandestines de la Manche.

En 2023, 29 437 migrants ont fait la traversée, contre 45 774 en 2022, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur britannique. Le bilan de 2023 reste cependant le deuxième plus élevé jamais enregistré, supérieur à celui de 2021 (28 526).

Majorité d’Afghans

Environ 20% des migrants qui sont arrivés sur les côtes anglaises en 2023 sont originaires d’Afghanistan, selon des données du ministère de l’Intérieur britannique allant jusqu’au 29 novembre. Viennent ensuite les Iraniens, qui comptent pour environ 12% des traversées, puis les Turcs (11%), les Erythréens (9%) et les Irakiens (9%).

En revanche, le nombre d’Albanais, qui avaient été parmi les plus nombreux à faire la traversée en 2022 (12 658), a chuté de plus de 90%. Londres et Tirana ont passé un accord visant à empêcher les Albanais de partir illégalement vers le Royaume-Uni. Le gouvernement britannique s’est plusieurs fois félicité du succès de cet accord, ainsi que de celui passé avec la France.

Lois restrictives sur l’asile

En mars, Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron ont conclu un accord prévoyant une contribution de Londres de plus de 500 millions d’euros sur trois ans pour renforcer la surveillance sur les plages françaises et lutter contre les gangs de passeurs.

Le gouvernement conservateur britannique, qui a adopté des lois extrêmement restrictives sur l’asile, compte toujours expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni.

Le projet a été bloqué par la Cour suprême, mais Londres a passé un nouvel accord avec Kigali. Le nouveau projet «est la législation la plus sévère jamais présentée au Parlement en matière d’immigration», a affirmé Rishi Sunak en décembre aux députés.