De toutes les conséquences que la guerre en Ukraine a eues sur l’Europe, l’une peut se mesurer sur les rives de l’Oresund. Depuis trois ans, Copenhague a entamé une mue spectaculaire de son rapport à l’Union européenne. Seul pays du bloc à avoir négocié quatre options de retrait au droit européen, le Danemark est devenu l’une des nations à la manœuvre pour accélérer l’adhésion de l’Ukraine. Et sa Première ministre, Mette Frederiksen, est passée d’eurosceptique modérée à ardente supportrice des politiques de défense communes européennes.
Ce changement de ton est nettement perceptible dans le programme de la présidence tournante du Conseil de l’UE, que le Danemark a endossé mardi 1er juillet. «La sécurité est clairement définie comme notre priorité numéro 1», a affirmé Frederiksen au journal danois Politiken. Il y a encore six ans, lors de son accession au pouvoir, il aurait été impensable de l’entendre prononcer une telle phrase. «Lorsque la sociale-démocrate Frederiksen a pris ses fonctions en 2019, elle considérait que les options de retrait du Danemark devaient constituer la base de sa politique européenne. Une large majorité parlementaire percevait la position de l’UE sur la défense comme une menace potentielle pour l’Otan», rappellent Lykke Friis et Iben Tybjaerg Schacke-Barfoed da