Un après-midi d’octobre ensoleillé dans la capitale moldave. Une cinquantaine d’individus attend «le candidat» à l’entrée du parc Valea Morilor. L’ambiance est confuse. Certains ignorent jusqu’au nom de la personne qu’ils sont venus écouter. D’autres font le tour de la petite place pour presser les retardataires. Fleurs roses à la main, des groupes de retraités discutent à voix basse devant la petite scène installée pour l’occasion.
Victoria Furtuna apparaît enfin. Cette ancienne procureure anticorruption est aujourd’hui candidate indépendante à la présentielle moldave du 20 octobre. Tailleur gris, cheveux bruns tirés en arrière, elle s’avance d’un pas assuré vers le pupitre blanc, sous de timides applaudissements. «Préférez-vous que je parle en moldave [officiellement roumain, ndlr] ou en russe ?» interroge-t-elle à destination de l’assemblée. Ce sera les deux.
Inconnue du grand public, Victoria Furtuna, qui récolte moins d’1 % des intentions de vote, a démissionné de son poste en mars, après avoir été accusée de divulguer des éléments issus d’un dossier pénal. Depuis, elle enchaîne les sorties médiatiques pour fustiger la politique de l’actuelle présidente pro-européenne Maia Sandu. En juillet, elle annonce sa candidature via une vidéo enregistrée