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Présidentielle : les Franco-Turcs à contre-courant de la vague anti-Erdogan

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La communauté turque en France est appelée aux urnes à partir de jeudi 27 avril. Acquise en majorité à la cause du président sortant, la diaspora pourrait peser sur un scrutin qui s’annonce serré.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et sa femme, Emine Erdogan, à Paris, en 2018. (Turkish Presidency / Murat Cretin /AFP)
Par
Cyprien Durand-Morel
Publié le 27/04/2023 à 4h34

Dans un magasin de musique parisien, un joueur de saz (luth sacré chez les alévis) chante avec émotion «Uzun ince bir Yoldayim» («je suis sur une route longue et mince»). Une belle métaphore, alors que plus de 60 millions de Turcs sont appelés aux urnes le 14 mai pour décider du futur de leur démocratie. D’autant qu’un vent d’espoir et d’alternance souffle au pays. Recep Tayyip Erdogan n’a jamais été aussi proche de la sortie. Un front inédit d’opposition s’est uni derrière le candidat du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu. «On est à l’orée d’un changement historique, espère depuis Paris une militante anonyme du HDP, le parti pro-kurde membre de cette coalition, menacé d’interdiction et accusé de soutien au terrorisme. Si Erdogan est réélu, nous aurons l’instauration totale du fascisme en Turquie.» Pour ce scrutin qui se déroule l’année du 100e anniversaire de la République turque, chaque voix compte. Notamment celles plutôt conservatrices de la diaspora, forte de 3 millions d’électeurs dans le monde, qui vote dès ce jeudi 27 avril.

Bousculé dans son pays, le président