Dans le quartier de Proastio sur les hauteurs de Patras, dans le Péloponnèse, les citoyens sont inquiets. Les incendies qui ont encerclé la troisième plus grande ville de Grèce du 12 au 15 août sont certes sous contrôle, mais une odeur âpre persiste et le paysage alentour a des allures lunaires. Des carcasses de bâtiments jouxtent des constructions totalement intactes ; les couleurs de la forêt balancent entre le cramoisi et le noir. Ici, une fumée continue d’émaner des racines d’un arbre calciné. Là, une route recouverte d’un asphalte fendillé semble à deux doigts de se décrocher du flanc de la montagne. «Tant qu’il y aura des cendres vives, de la chaleur et du vent, l’incendie peut repartir», précise un pompier avant de lâcher : «Un feu d’une telle ampleur, je n’avais vu ça.»
Ces quatre jours infernaux hantent encore les plus de 200 000 habitants de ce port coincé entre mer et montagne, alors que le feu a rasé des villages et dévasté la forêt, des oliveraies et des zones industrielles ; il a passé le périphérique pour entrer dans des quartiers de la ville et s’approcher dangereusement du centre.
«Les moyens étaient insuffisan