La Manche continue de se transformer en cimetière sous-marin. Ce vendredi 12 juillet, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a annoncé la mort de quatre migrants au large de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), alors que ces derniers tentaient de rejoindre l’Angleterre. D’autres passagers de l’embarcation ont néanmoins pu être sauvés.
Alerté en fin de nuit que plusieurs passagers d’une embarcation clandestine étaient à la mer, le patrouilleur de la marine nationale Cormoran est intervenu, récupérant les passagers, a ainsi précisé la préfecture. Mais quatre d’entre eux, hélitreuillés inanimés, ont été déclarés morts. Au moins 19 personnes sont mortes en tentant de rallier le Royaume-Uni depuis le début de l’année. Le 23 avril dernier, cinq migrants étaient morts au large de Wimereux en tentant de traverser la Manche sur une embarcation surchargée.
Tribune
Des tentatives de traversées en hausse
Depuis le début de l’année 2024, plus de 12 313 personnes ont rejoint les côtes anglaises clandestinement, surtout depuis la France, selon des chiffres officiels britanniques mi-juin, alors que l’immigration s’est imposée comme un thème majeur des législatives britanniques, remportées par les travaillistes. Ce bilan représente une hausse de 18 % par rapport à la même période l’an dernier, malgré le durcissement opéré par les gouvernements conservateurs ces dernières années. Keir Starmer, le nouveau Premier ministre du Labour, estime en outre, comme les conservateurs, que l’immigration est trop importante et a promis de déployer des moyens inspirés de la lutte antiterroriste pour lutter contre les gangs de passeurs.
Par ailleurs, en 2023, au moins 8 565 personnes sont mortes sur les routes de la migration dans le monde, ce qui en fait l’année la plus meurtrière de la décennie, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le nombre total de morts de l’année dernière dépasse le précédent record établi en 2016, lorsque 8 084 migrants étaient décédés sur les routes. L’OIM souligne que les voies migratoires sûres et légales restent peu nombreuses, ce qui pousse des centaines de milliers de personnes chaque année à tenter leur chance dans des conditions dangereuses.