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Faits divers

Que sait-on de l’assaillant qui a poignardé dix personnes dans un train en Angleterre ?

Anthony Williams, un Britannique de 32 ans, a été inculpé ce lundi pour avoir blessé dix personnes samedi soir dans un train reliant Doncaster à Londres. Il est poursuivi pour tentatives de meurtre.

Des enquêteurs après une attaque au couteau dans un train à destination de Londres, à Huntingdon, en Angleterre, le dimanche 2 novembre 2025. (Kirsty Wigglesworth/AP)
Publié le 03/11/2025 à 20h13

L’attaque a endeuillé le Royaume-Uni : le roi Charles III s’est dit «absolument horrifié et choqué», tandis que le Premier ministre Keir Starmer a qualifié l’incident d’«extrêmement préoccupant», dans une nation traversée par une «crise nationale» au sujet des armes blanches. Samedi soir, dans un train reliant Doncaster à Londres, un homme armé d’un couteau a blessé au moins dix passagers à travers plusieurs wagons, avant d’être maîtrisé par la police. Deux jours après l’attaque qui n’est pas qualifiée comme «terroriste», quatre personnes sont sorties de l’hôpital, deux se trouvent toujours «entre la vie et la mort», ont fait savoir les autorités.

Côté enquête, sur les deux personnes interpellées en gare d’Huntingdon, un seul est désormais considéré comme suspect, l’autre ayant été signalé à tort à la police par des témoins. Il s’agit d’un homme de 32 ans, de nationalité britannique, a annoncé dimanche soir la police des transports britanniques. Libération dresse son profil.

Un ressortissant britannique de 32 ans

Anthony Williams, inculpé ce lundi pour tentatives de meurtre contre dix personnes dans le train, ainsi que pour une attaque au couteau samedi matin tôt une station de métro dans l’est de Londres, est un Britannique de 32 ans. Il est né au Royaume-Uni. Au cours de son audience d’inculpation, ce lundi midi, le suspect a simplement confirmé son nom et son adresse, tout en précisant qu’il était sans domicile fixe, rapporte Sky News. Aucun autre élément n’a été dévoilé avant son placement en détention provisoire.

Dimanche, la police locale avait indiqué que le suspect était «un homme noir britannique», une précision donnée par les forces de l’ordre «dans le but d’empêcher les rumeurs et spéculations». De fausses informations avaient en effet circulé à l’été 2024 sur le profil du meurtrier de trois fillettes à Southport (ouest), un Britannique d’origine rwandaise décrit à tort comme un demandeur d’asile. Des crimes qui avaient suscité des émeutes anti-immigration.

Soupçonné d’être impliqué dans plusieurs autres incidents

En plus de cette attaque perpétrée dans le train parti de Doncaster (nord) vers la gare londonienne de King’s Cross, Anthony Williams est soupçonné d’être impliqué dans trois «incidents» survenus la veille et le jour même à Peterborough (est de Londres), notamment contre un adolescent de 14 ans, a renseigné ce lundi la police du Cambridgeshire, L’adolescent souffre de «blessures légères» et a dû être hospitalisé, tandis que «l’agresseur n’a pas été identifié».

Les forces de l’ordre soupçonnent également Anthony Williams de s’être rendu chez un barbier de la ville avec un couteau quinze minutes plus tard. L’incident a été signalé vers 21 h 10 vendredi. Il serait ensuite revenu chez ce barbier samedi matin à 09 h 25. «Après avoir fouillé la zone, les agents n’ont pas pu localiser ou identifier l’homme», a renseigné la police locale. Cette dernière s’est signalée auprès de la police des polices, qui va examiner son traitement de ces affaires. La police des transports «examine également d’autres infractions potentiellement liées» à cet homme, a déclaré son chef adjoint Stuart Cundy.

Anthony Williams a par ailleurs été accusé d’agression pour avoir attaqué un policier lors de sa garde à vue, lui causant un «nez cassé», note Sky News.

Inconnu des services de police

Selon la ministre des Transports, Shabana Mahmood, le suspect n’était «pas connu des services de police antiterroriste, des services de sécurité» ou du programme britannique de prévention de la radicalisation. Le responsable de la police des transports, John Loveless, avait lui aussi indiqué que les services antiterroristes collaboraient à l’enquête, mais qu’«à ce stade, rien ne suggère qu’il s’agit d’un incident terroriste».

Interrogée sur Times Radio, la ministre des Transports n’a en revanche pas été en mesure de dire si cet homme était connu des services psychiatriques. A l’inverse, le Daily Mail souligne, lui, «que le suspect avait des antécédents de troubles mentaux», sans plus de détails.