Une adolescence passée dans le très sélect pensionnat privé pour garçons d’Eton. Des études supérieures dans les meilleures universités du pays. Un amour des langues mortes et un début de carrière à la rédaction du quotidien favori des conservateurs, le Daily Telegraph. Ajoutons une confiance en soi à toute épreuve et un certain don pour la controverse, et il ne fait nul doute que le CV de Kwasi Kwarteng est quasiment calqué sur celui de Boris Johnson.
C’est ce qui pousse un média à le surnommer délicatement «le Boris noir», lors de son élection à un siège peu disputé du Surrey, en 2010. Car Akwasi Addo Alfred Kwarteng a beau être né de parents immigrés du Ghana, il fait pleinement partie du système de l’élite britannique. Un père économiste et une mère avocate lui ont assuré une éducation aux côtés des autres futurs dirigeants du pays. Son intellect fait le reste, lui assurant bourses d’études, prix d’excellence et quelques mois d’échange scolaire à Harvard.
Du temps à décoller
Le public se souvient de ses apparitions à la télévision, au côté des sympathiques geeks de l’émission «University Challenge» – un quiz où les meilleurs étudiants de leur génération répondent à des questions de culture générale. Kwasi Kwarteng, 19 ans, se fera alors remarquer pour avoir juré plusieurs fois en direct, ce qui n’empêchera pas son équipe de gagner l’édition 1995. Parlant grec, français, latin, italien et allemand, il signe une thèse en histoire de l’économie ainsi que plusieurs ouvrages sur les