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Interview

Raphaël Glucksmann : «Si les dirigeants européens veulent être pris au sérieux par les grands prédateurs, ils doivent montrer les dents»

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L’Union européenne a les plus grandes difficultés à trouver sa place dans le monde de «prédateurs» que met en place Donald Trump. Selon le coprésident de «Place Publique», le choix qui s’offre aux Européens est binaire : soit la construction d’une Europe puissante, soit l’effacement.
L'eurodéputé Raphaël Glucksmann, le 17 janvier 2024 au Parlement européen. (Pascal Bastien/Divergence pour Libération)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 29 avril 2025 à 9h57

Pour le député européen et coprésident de Place Publique, Raphaël Glucksmann, face au désordre du monde imposé par les Etats-Unis, l’Union «n’a pas le choix entre le statu quo et l’affirmation de la puissance européenne, mais entre l’acceptation du démantèlement du projet européen que souhaite Donald Trump et l’affirmation d’une Europe autonome et souveraine». Rien n’est joué, mais l’arrivée au pouvoir de Friedrich Merz, le nouveau chancelier allemand, qui assume la rupture avec les Etats-Unis, ou l’adoption, jeudi 24 avril par le Parlement européen, du programme Edip créant un marché intérieur des industries de défense, dont il a été le rapporteur pour la commission de la défense, constitue, selon lui, autant de signes d’un sursaut européen.

En l’espace de trois mois, Donald Trump a fait exploser l’ordre international. L’Union européenne se montre-t-elle à la hauteur de ce bouleversement ?

L’Europe hésite. Il y a une tentation forte dans les institutions européennes et les différentes capitales de mettre la tête dans le sable en espérant que la tempête passera. Ce serait une erreur dramatique, car le monde ne redeviendra