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Brèche

Rébellion avortée : Poutine pas encore coulé mais bien touché

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Si les failles du pouvoir russe, qui s’est toujours présenté comme garant de la stabilité du pays, sont apparues béantes samedi, le Président fait mine d’ignorer que son règne est durablement fragilisé, voire compromis.
Vladimir Poutine lors de son allocution télévisée le soir de la rébellion avortée, ce samedi 24 juin. (Gavriil Grigorov/AP)
publié le 27 juin 2023 à 20h21

Est-ce le début de la fin d’un règne ? Depuis plusieurs jours, la question est sur les lèvres des détracteurs aussi bien que des soutiens du président russe, arrivé au Kremlin il y a plus de vingt ans, et qui a bâti tout son pouvoir sur l’image d’un homme inflexible, impitoyable, et garant de stabilité. Autant d’attributs qui se sont décollés de la peau de Vladimir Poutine après la mutinerie avortée de son vieil ami Evgueni Prigojine. Samedi soir, à la fin d’une journée qui aurait pu changer l’histoire, Poutine n’a été ni impitoyable – le «traître» a été pardonné –, ni inflexible – les mercenaires rebelles ont reçu une proposition de travail au sein de l’armée régulière. Quant à la stabilité à l’intérieur du pays, c’est la grande victime de toute la séquence.

On ne saura jamais si le patron de Wagner et ses hommes seraient arrivés sans ambages jusqu’à la capitale, pour l’occuper, comme Rostov-sur-le-Don et Voronej. Ni combien de temps ils auraient tenu et au prix de quel sang. Selon ses propres mots, les premiers et derniers diffusés depuis sa volte-face, Evgueni Prigojine