Pour l’historien britannique Antony Beevor, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et auteur de nombreux ouvrages de référence dont Stalingrad, la Chute de Berlin, D-Day et la bataille de Normandie ou le plus récent Russie. Révolution et guerre civile 1917-1921 (1), la tentative avortée de coup de force d’Evgueni Prigojine représente un tournant pour la Russie et Vladimir Poutine. Les deux hommes, anciens alliés, sortent tous deux perdants de cet épisode, mais Poutine bien davantage que Prigojine. Le chef du Kremlin a perdu «prestige, pouvoir et influence», estime l’historien, qui n’hésite pas à parler de «début de la fin» pour Vladimir Poutine.
Editorial
Est-ce que vous pensez qu’Evgueni Prigojine est fini ?
Oui, je pense que c’est sûr. Mais ce qui m’a énormément frappé, c’est ce qu’avait analysé, il y a seulement dix jours, le média russe indépendant Meduza, basé en Lettonie. On sait que Poutine est paranoïaque, qu’il joue sur le système de «diviser pour mieux gouverner», qu’il n’a confiance en personne, ni dans le FSB, ni en l’armée, ni dans les forces de sécurité. M