Ce week-end, c’est salon du livre à l’Arsenal de Kyiv. Quelques heures de normalité apparente, un petit goût de la vie d’avant, après une nouvelle nuit de bombardements russes et la chute d’un missile intercepté qui a fait 3 morts et 11 blessés dans le faubourg de Solomyanka. Sous les voûtes séculaires des anciens entrepôts militaires, transformés en musée, les lecteurs – Zelensky y est venu jeudi faire ses emplettes de bouquins – feuillettent distraitement les dernières productions littéraires, les doigts jamais très loin de leur smartphone et du flux continu d’informations en provenance de Russie, où le groupe de mercenaires Wagner tente un coup de force.
A lire aussi
Récemment, la bonne maison Stary Lev a souhaité rééditer Moscoviada, un des classiques de la littérature ukrainienne contemporaine. Dans ce livre majeur de 1993, l’écrivain Iouri Androukhovytch décrit le Moscou interlope de l’époque, les catacombes du Kremlin, une armée de rats élevée par des anciens du KGB, le cocktail russe morbide de nationalisme, de communisme et de chauvinisme, les figures grotesques et les tremblements d’un empire en voie d’implosion. Trente ans plus tard, mêmes causes et conséquences. Evgueni Prigojine n’aurait pas fait tache dans la Moscoviada…
«Evhen Prigojko»
«Ce qui se passe actuellement en Russie prouv