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Mercenariat

Recrutés dans les prisons russes, des criminels envoyés en Ukraine sèment la terreur à leur retour du front

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Enrôlés en masse pour combattre en Ukraine, contre leur libération, de nombreux détenus russes sont depuis revenus à la vie civile, où ils multiplient les crimes. Avant de repartir à la guerre, plutôt que de retourner derrière les barreaux.
Des membres de la milice Wagner à Bakhmout, en Ukraine, le 20 mai 2023. (AFP)
publié le 16 juillet 2024 à 15h25
(mis à jour le 16 juillet 2024 à 16h04)

21 juin 2024 : «Un mercenaire d’Ijevsk, de retour de la guerre, a été condamné à quinze ans de prison pour avoir tué un ami et attaqué une jeune fille par jalousie.» 14 juin : «Un ancien combattant de Wagner originaire de Lipetsk a été condamné à quatorze ans de détention sévère pour le meurtre de sa belle-fille de 4 ans.» 4 juin : «Un homme du Tatarstan condamné pour meurtre est revenu de la guerre et a reçu une nouvelle peine pour avoir poignardé une femme et l’avoir laissée mourir dans le froid.» 28 mai : «Dans la région d’Ivanovo, un ancien combattant en Ukraine a attaqué sa femme et sa belle-mère avec un couteau après qu’elles ont refusé de retirer une plainte pour violences domestiques.» 3 mai : «Dans l’Oural, un ex-prisonnier revenu d’Ukraine a battu à mort un vétéran de la guerre de Tchétchénie.»

La litanie semble infinie. Sous l’onglet «Crimes commis par des anciens combattants» sur le site Mediazona, spécialisé dans la chronique judiciaire et carcérale, ces derniers mois, les nouvelles entrées sont quasi quotidiennes. Invariablement, les coupables de ces faits divers sont d’anciens prisonniers de droit commun, qui ont combattu en Ukraine, où ils se sont retrouvés après avoir été recrutés en prison.

50 000 repris de justice

Si le recours aux «bataillons disciplinaires» n’est pas une nouveauté dans l’histoire européenne – aussi bien la Wehrmacht que l’Armée rouge ont envoyé des repris de justice au casse-pipe –, c’est feu le patron