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Reportage

Refuge animalier à Kharkiv : «On ne laisse pas un seul être vivant sous les tirs»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
L’ONG Animal Rescue Kharkiv de protection animalière évacue des animaux domestiques depuis les zones de combat et leur offre une nouvelle vie parmi les hommes.
Les trois vétérinaires de la clinique prodiguent les premiers soins, vaccinent, stérilisent, réparent des animaux souvent blessés, traumatisés et déprimés, après des mois passés sous le feu, ou totalement abandonnés. (Jedrzej Nowicki/Libération)
publié le 25 janvier 2025 à 18h14

Dans une cour qui ne paie pas de mine d’un quartier résidentiel de Kharkiv, au rez-de-chaussée d’un immeuble de six étages tout à fait soviétique, il faut sonner à une porte blindée anonyme, descendre une dizaine de marches vers le sous-sol, et se retrouver nez à nez avec une peinture murale du Petit Prince et son ami le Renard, qui contemplent un ciel étoilé. L’odeur de litière et de croquettes prend à la gorge par surprise. Sous l’inscription «Nous sommes responsables de ceux que nous avons apprivoisés», le visiteur enfile des couvre-chaussures en plastique, pousse une autre porte blindée, et se retrouve cerné. Des dizaines de petits félins, de toutes les races et les couleurs, sont juchés sur des étagères et des arbres à chat, roulés en boule sur des coussins et dans des paniers, se promènent avec nonchalance dans la vaste pièce claire.

Le refuge Le Petit Prince, créé par l’association de protection animalière Animal Rescue Kharkiv accueille, depuis l’été 2024, par centaines, des chats évacués depuis les zones de combats. «Souvent, les gens n’ont pas pu emmener leurs animaux domestiques en partant, et ont demandé à des voisins de s’en occuper. Mais ceux-là, quand le moment vient d’évacuer, ne peuvent pas emmener tous les chats qu’ils ont recueillis. C’est là que nos brigades interviennent», explique l’une des employées, Oksana, en caressant un minet hirsute poivre et se