Des appels à l’aide, des cris d’angoisse : une vingtaine de réfugiés, parmi lesquels sept enfants et deux femmes enceintes (dont l’une souffrirait d’hémorragie), se retrouvent seuls dans le froid, sans eau ni nourriture. Leur calvaire dure depuis samedi. Où ça, en Ukraine ? Non, sur un îlot perdu au milieu des eaux hostiles et glacées du fleuve Evros, qui délimite la frontière entre la Grèce et la Turquie.
Loin du fracas de la guerre qui bouleverse l’Europe, d’autres drames se jouent. D’autres urgences, d’autres appels à l’aide désespérés. Ceux des réfugiés sur le fleuve Evros ont été relayés par le quotidien grec Efimerida Ton Syntakton (le Journal des rédacteurs), souvent considéré comme l’équivalent de Libération en Grèce.
Depuis lundi, le journal raconte, jour après jour et photos à l’appui, l’épreuve de ces 20 Syriens. Ils auraient franchi le fleuve-frontière vendredi avant d’être repoussés par des commandos masqués et d’échouer sur cet îlot inhospitalier au milieu du fleuve. Mardi soir, la police grecque a prétendu les avoir cherchés, en vain. Les réfugiés, eux, qui communiquent avec des journalistes, affirment qu’un commando est apparu, leur intimant simplement l’ordre de retourner en Turquie, d’où ils redoutent d’être renvoyés en Syrie. Et dans l’immédiat, leur calva