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Vu d'Allemagne

Relations franco-allemandes : Macron, le latin qui énerve Berlin

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La sortie belliqueuse du président français a irrité Olaf Scholz, obligé de se justifier concernant ses atermoiements sur la guerre en Ukraine. Une position ambiguë critiquée jusque dans les rangs de sa propre coalition.
Olaf Scholz et Emmanuel Macron, à Berlin le 22 janvier. (Abaca)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 2 mars 2024 à 16h59

La pique d’Emmanuel Macron lui est restée en travers de la gorge. A peine rentré à Berlin, Olaf Scholz s’est empressé d’adresser solennellement à ses administrés un message vidéo sur la question des troupes au sol en Ukraine. La mine sévère, le ton ferme, il a répondu du tac au tac au chef de l’Etat français qui l’avait taclé indirectement en lui reprochant ses atermoiements depuis le début de la guerre lors de la conférence de soutien à l’Ukraine, à Paris lundi dernier : «Il n’y aura pas de soldats allemands en Ukraine. […] Nous ne voulons pas que la guerre entre la Russie et l’Ukraine devienne une guerre entre la Russie et l’Otan.»

Avant même la conférence à l’Elysée, le chancelier avait dévoilé la présence de militaires britanniques et français sur le sol ukrainien lors d’une rencontre avec des journalistes. En plus de la colère de Paris, il s’est attiré les foudres des milieux de la défense à Londres qui l’accusent d’avoir trahi ses alliés. «Scholz a démontré qu’il n’était pas l’homme de la sécurité en Europe», a taclé Ben Wallace, ex-ministre britannique de la