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Royaume-Uni

Renvoi de migrants au Rwanda : en désaccord, le ministre de l’Immigration britannique démissionne

Le ministre britannique de l’Immigration, Robert Jenrick, a présenté sa démission ce mercredi 6 décembre après la publication d’une législation d’urgence controversée sur l’envoi des migrants au Rwanda.
Le ministre britannique de l'Immigration, Robert Jenrick, mardi 5 décembre 2023, à Londres. (Ben Stansall/AFP)
publié le 6 décembre 2023 à 20h51

Le ministre britannique de l’Immigration, Robert Jenrick, a démissionné ce mercredi 6 décembre, après que le gouvernement a publié un projet de loi d’urgence visant à mettre en œuvre son programme d’expulsion des migrants rwandais. «Cela est confirmé», a déclaré le ministre de l’Intérieur, James Cleverly, à un député parlementaire qui l’interrogeait sur les informations des médias sur la démission de Jenrick.

Jenrick, qui était ministre de l’Immigration depuis octobre 2022, n’était pas présent au Parlement lorsque Cleverly a fait une déclaration sur le projet de loi. Selon le Times, Jenrick a démissionné à la suite du refus du Premier ministre, Rishi Sunak, d’accepter ses demandes de retrait des lois européennes concernant les droits de l’homme. Sa démission renforce la pression sur le Premier ministre Rishi Sunak, appelé à être encore plus dur dans la lutte contre l’immigration illégale par l’aile droite de son parti, sous peine d’être éliminé lors des prochaines élections législatives.

«Traité juridiquement contraignant»

Le nouvel accord a été signé à Kigali, la capitale du Rwanda, par le ministre de l’Intérieur britannique, James Cleverly, et le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta. «Nous avons poursuivi ce partenariat avec le Royaume-Uni parce que nous pensons que nous avons un rôle à jouer dans cette crise de l’immigration clandestine», avait assuré Vincent Biruta lors d’une conférence de presse mardi, quand James Cleverly avait déclaré avoir «une immense admiration pour le gouvernement rwandais, qui a reçu de nombreuses critiques».

Ce nouveau traité «répondra aux préoccupations de la Cour suprême en garantissant notamment que le Rwanda n’expulsera pas vers un autre pays les personnes transférées dans le cadre du partenariat», avait assuré dans un communiqué le ministère de l’Intérieur, en réponse à l’une des principales inquiétudes des magistrats. Après la décision de la Cour suprême, James Cleverly avait estimé qu’un «traité juridiquement contraignant», serait signé avec Kigali pour apporter des garanties sur le sort des migrants expulsés du Royaume-Uni. Le texte doit désormais être ratifié par les Parlements britannique et rwandais.