Prague frappée en plein cœur. Une fusillade a eu lieu ce jeudi 21 décembre après-midi dans l’université Charles, dans le centre de la capitale tchèque. Au total, plus de 14 personnes, dont l’agresseur, sont mortes, selon le dernier bilan à l’heure actuelle donné par les services de secours sur place, cités par les médias tchèques. L’assaillant en a blessé 25 autres avant que le tireur soir retrouvé mort sur place, ont précisé les autorités. Les services médicaux de secours de Prague ont déclaré avoir soigné «11 blessés graves, 8 blessés modérés et 5 blessés légers».
Quelques minutes après l’annonce de l’attaque, la police tchèque a annoncé dans un message posté sur X (anciennement Twitter) que le tireur avait «été éliminé». En début de soirée, le ministre de l’Intérieur tchèque, Vit Rakusan, a affirmé qu’«il n’y a pas d’indication que ce crime ait la moindre connexion avec le terrorisme international» et qu’«aucun autre tireur» n’avait été vu sur place. Selon le chef de la police de Prague Martin Vondrásek, l’assaillant est un étudiant de l’université Charles, «âgé de 24 ans».
Lors d’un point presse, Vondrášek a assuré que la police avait été mise au courant en début d’après-midi que le suspect devait assister à une conférence à l’université Charles prévue à 14 heures. Les agents s’y sont alors rendus et ont ordonné l’évacuation du bâtiment, mais c’est dans une autre annexe de l’université que le tireur a ouvert le feu.
Témoignages
Le tireur «est parti pour Prague en disant qu’il voulait se suicider», a détaillé Vondrásek. «A 13 h 59, nous avons reçu les premières informations sur la fusillade», a ajouté le chef de la police, ajoutant que l’unité d’intervention rapide a été dépêchée sur les lieux dans les douze minutes qui ont suivi l’alerte. «A 14 h 20, les agents participant à l’opération nous ont parlé du corps immobile du tireur», a-t-il précisé, ajoutant que, selon des informations non confirmées, il s’était suicidé. Citant une enquête menée sur des médias sociaux, le chef de la police a par ailleurs souligné que le tireur s’était inspiré d’un «cas similaire qui s’était produit en Russie cet automne», sans entrer dans les détails. «Pour l’instant, rien ne permet de penser qu’il y ait un autre danger imminent», a-t-il ajouté, avant de préciser qu’un énorme arsenal d’armes et de munitions avait été retrouvé dans le bâtiment de l’université.
Střelec byl eliminován !!! Celá budova je v současné chvíli evakuována a na místě je několik mrtvých a desítky raněných.
— Policie ČR (@PolicieCZ) December 21, 2023
L’établissement est située dans la vieille ville de Prague à environ 500 mètres du pont historique du même nom, haut lieu touristique de la capitale. Le ministre des Affaires étrangères tchèque a annoncé sur X (anciennement twitter) procéder à l’identification des victimes. «Si un ressortissant étranger figure parmi les victimes, nous vous contacterons […]» peut-on lire sur le réseau social.
Parmi les étudiants, l’information a rapidement circulé sur les réseaux sociaux : le tireur aurait tué son père plus tôt aujourd’hui, avant de lancer son attaque à l’université. A la chaîne ČTK, la porte-parole du Service de secours de Bohême centrale a confirmé que vers 13 heures, les sauveteurs sont intervenus dans la ville de Hostoun près de Kladno, à environ trente kilomètres de la capitale, pour un mort. Un médecin légiste a été appelé sur place. Le site Novinky.cz a rapporté que plusieurs policiers armés de mitraillettes sont intervenus aux abords de la maison familiale. Plus tard dans la soirée, la police a annoncé soupçonner le tireur d’être à l’origine d’un double meurtre commis dans la forêt pragoise de Klánovický à la fin de la semaine dernière. «Je suis convaincu qu’il s’agit de victimes choisies au hasard», a déclaré le chef de la police.
«Aucune place à une telle violence dans nos sociétés»
Le gouvernement tchèque a annoncé la tenue d’une réunion d’urgence ce jeudi soir à 21 heures. «Je suis choqué par ces événements… Je voudrais exprimer mon profond regret et mes sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes de la fusillade», a déclaré sur X le président tchèque, Petr Pavel, qui achève aujourd’hui une visite de deux jours à Paris.
Dans un message publié sur X, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, en déplacement en Moravie à Olomouc, dans l’est du pays, a annoncé son retour dans la capitale. «En raison des événements tragiques survenus à la faculté de philosophie de Prague, j’ai annulé le programme de travail à Olomouc et je retourne à Prague, écrit-il. Je suis en contact avec le ministre de l’Intérieur et le PCR [président de la République]. Je demande à tous les citoyens de respecter les recommandations des composantes de l’IZS [ndlr : services d’urgence du pays]». Dans un post sur X, le maire de Prague, Bohuslav Svoboda, s’est dit «complètement choqué par ce qu’il s’est passé à la faculté des arts de Prague. S’il vous plaît, soyez prudents».
Les réactions internationales à l’attaque n’ont pas tardé. Sur X, Annalena Baerbock, la ministre des Affaires étrangères allemande a déclaré que «l’attaque dans le centre de Prague frappe l’Europe en plein cœur. Nous sommes en deuil. Nos pensées et toute notre sympathie vont aux familles et aux victimes». En France, la Première ministre Elisabeth Borne a exprimé sa «solidarité» tandis qu’Emmanuel Macron a fait part de sa «vive émotion». «Nous ne devrions laisser aucune place à une telle violence dans nos sociétés», a de son côté martelé le président du conseil européen Charles Michel.
Mis à jour : à 21 h 14, avec le nouveau bilan des victimes.