En Italie, les élections européennes passent et seul le nom des partis d’extrême droite en tête change. En 2019, le vote avait été un plébiscite pour la Ligue de Matteo Salvini, avec ses 34 %. Cette année, c’est Fratelli de Italia, le parti de la Première ministre Giorgia Meloni, qui mène la danse, avec des projections entre 25 et 30 % des voix ce dimanche 9 juin, selon les sondages sortie des urnes. Les bureaux de vote ont fermé à 23 heures en Italie.
Le Parti Démocratique (PD), de centre-gauche, est arrivé en deuxième position avec 21 à 25 % des suffrages. Il est suivi par le populiste Mouvement 5 Etoiles, qui devrait remporter entre 10 et 14 % des voix. Ces sondages ont été réalisés pour les principaux médias italiens, notamment les groupes audiovisuels RAI, Mediaset, SkyTG24 et La7, mais laissent une marge d’erreur importante. Les deux partenaires de coalition de Georgia Meloni, la Ligue antimigrants de Matteo Salvini et Forza Italia, le parti conservateur fondé par Silvio Berlusconi et membre du Parti populaire européen (PPE), sont tous deux crédités d’entre 7 et 12% des voix.
Une campagne très personnelle
Georgia Meloni, cheffe de file des post-fascistes italiens a rendu cette campagne très personnelle. Dans son pays, son nom s’affichait en tête de liste et son visage s’étalait sur les affiches électorales, bien qu’elle n’ait eu aucune intention d’aller siéger à Bruxelles. Ailleurs sur le continent, le nom de la Première ministre était aussi dans toutes les bouches, tant elle a été courtisée par la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, comme par le groupe d’extrême droite Identité et démocratie, auquel appartient le Rassemblement national. Pourtant, il a peu été question d’Europe dans la campagne, tant elle s’est résumée à un match politique interne, un test pour les partis. Mais la progression de Fratelli de Italia est proprement spectaculaire par rapport aux européennes de 2019 où le parti n’avait rassemblé que 6,4% des voix.
A lire aussi
Pour essayer d’enrayer le départ de ses électeurs vers son concurrent d’extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini a fait campagne sur une sorte de grand mix de théories plus ou moins complotistes. Sous le slogan «Plus d’Italie, moins d’Europe», le parti a produit toute une série d’affiches mettant en parallèle de prétendues visées européennes et la réalité italienne. Cela a abouti à un face-à-face entre un homme aux cheveux longs enceint et une famille nucléaire photoshopée dans le soleil couchant, entre le Nutri-Score et la charcuterie transalpine, ou entre un Emmanuel Macron en gilet pare-balles et un Salvini pacifiste. La liste de la Ligue n’était pas moins controversée, en mettant au premier plan des figures comme le général Roberto Vannacci, poursuivi pour des propos racistes et homophobes et suspendu de l’armée.
Au Parlement européen, Fratelli d’Italia fait partie du groupe des Conservateurs et Réformistes européens aux côtés notamment du parti espagnol d’extrême droite Vox et du petit parti français Reconquête. L’autre groupe d’extrême droite, Identité et Démocratie, comprend la Ligue et le Rassemblement national de Marine Le Pen, qui a remporté une victoire historique en France.