Pour Roberta Metsola, tout a commencé lors de la campagne pour l’entrée de Malte dans l’Union européenne. C’était l’entrée en politique, l’accès à un terrain de jeu bien plus large que la sulfureuse scène politique maltaise. A peine vingt ans plus tard, elle vient d’être élue présidente du Parlement européen. Pour l’archipel de la Méditerranée, c’est une première. Jamais un de ses ressortissants n’avait occupé un poste aussi élevé dans les institutions européennes. Dans un bref discours ce matin avant le vote, Metsola l’a joué modeste. «Je suis une femme originaire d’une petite île. Je sais ce que c’est que d’être une outsider.»
Pourtant, sa candidature coche beaucoup de cases. Elle est jeune (43 ans tout juste ce mardi), membre du Parti populaire européen, le groupe conservateur qui est toujours le plus important au Parlement, assez modérée pour obtenir le soutien du groupe libéral Renew et, fait rare dans un pays où les oppositions partisanes sont poussées jusqu’au paroxysme, elle a obtenu sans se renier le soutien de Robert Abela, Premier ministre socialiste maltais. Il demeure une grande ombre au tabl