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Mobilisation

Roumanie : des milliers de manifestants protestent contre l’annulation de la présidentielle

Les partisans du candidat d’extrême droite Calin Georgescu ont manifesté leur mécontentement devant le Parlement roumain ce vendredi 10 janvier. Ils contestent l’annulation du premier tour du scrutin des élections présidentielles, suspecté d’ingérence étrangère.
Des partisans du candidat d'extrême droite Calin Georgescu devant la Cour constitutionnelle de Roumanie, ce vendredi à Bucarest. (Daniel Mihailescu /AFP)
publié le 10 janvier 2025 à 16h08

La colère gronde en Roumanie. Des milliers de manifestants se sont rassemblés ce vendredi 10 janvier devant le Parlement de Bucarest, scandant «Vous avez volé notre vote !». Ils dénoncent l’annulation des élections présidentielles, après une campagne entachée par des suspicions d’interférence russe.

La Cour constitutionnelle, située à l’intérieur de l’immense bâtiment, a annulé début décembre le scrutin, fait extrêmement rare dans l’Union européenne, alors que le candidat d’extrême droite Calin Georgescu avait remporté le premier tour à la surprise générale. Les autorités l’accusent d’avoir bénéficié d’une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok. La Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête et de nouvelles élections sont prévues en mai, la date devant être validée prochainement.

«Rendez-nous le second tour»

Critique de l’UE comme de l’Otan et opposé à toute aide militaire à l’Ukraine, Calin Georgescu a déposé plusieurs recours en justice, dont l’un auprès de la Cour européenne des droits de l’homme. Ses avocats ont formellement contesté vendredi l’annulation auprès de la Cour constitutionnelle. «Il faut revoir d’urgence cette décision qui a plongé la Roumanie dans le chaos», a lancé Calin Georgescu, ex-haut fonctionnaire de 62 ans, dans un message vidéo adressé à ses partisans brandissant des affiches à son effigie, lui-même n’étant pas présent. «Rendez-nous le second tour», ont également scandé ses soutiens.

«Nous vivons dans une dictature», a affirmé devant les médias un autre candidat nationaliste, George Simion, disant être là «pour défendre la démocratie». Il a appelé à une nouvelle manifestation dimanche dans la capitale et s’est joint à la contestation auprès de la Cour. Son parti AUR avait récolté 18 % des voix aux récentes législatives et au total, les trois formations du bloc souverainiste représentent désormais un tiers des électeurs, soit plus du triple du score enregistré en 2020 par AUR, alors seul en lice.

Face à ce camp en pleine ascension, plusieurs forces politiques pro-européennes ont formé fin décembre un gouvernement et ont présenté un candidat commun à la présidentielle, Crin Antonescu. Agé de 65 ans, cet ancien chef des libéraux a cependant «suspendu» sa candidature, déplorant un manque de soutien des principaux partis.