Sur le marché de Focsani, à trois heures de Bucarest, les échoppes s’alignent devant des clients trop peu nombreux. Celle de Valentin Hanu propose des produits d‘entretien, disposés sur des caissons en plastique. Ancien conseiller municipal, il est un des seuls de sa famille à être resté au pays. «99 % d‘entre eux sont partis. Ils n‘ont pas voulu terminer l’école et ont choisi le chemin de la facilité, celui de la diaspora», affirme-t-il. A l’approche du second tour de la présidentielle, Valentin est amer : la plupart de ses proches soutiennent le candidat nationaliste et isolationniste George Simion. «Beaucoup ont voté pour lui au premier tour, dans l’espoir de changer les choses. Ils en ont marre du système, alors ils votent pour n‘importe qui», déplore le commerçant, qui espère une victoire du rival de centre droit, Nicusor Dan.
Environ 4 millions de Roumains vivent à l’étranger. Le 4 mai, ils ont été plus de 60 % à voter pour le candidat d‘extrême droite, séduits par son discours identitaire et ses promesses antisystème. C’est le cas de Manuela Mo