Celui par qui le chaos a été déchaîné est de retour. Revoilà David Cameron, Premier ministre de 2010 à 2016. Il avait quitté Downing Street après avoir perdu le référendum qu’il avait lui-même déclenché sur le Brexit. Après sept ans d’éclipse, le voilà de retour aux Affaires, dans le bâtiment grandiose du ministère des Affaires étrangères, sur King Charles Street, juste à côté de ses anciens bureaux du 10, Downing Street.
Purge des modérés, gouvernement de bras cassés
Et ce retour est bien étrange. Car David Cameron est «le Premier ministre qui a présidé au plus gros échec gouvernemental depuis la Seconde Guerre mondiale», estime Martin Farr, professeur d’histoire politique à l’université de Newcastle. Pendant la campagne de son propre référendum sur la sortie de l’Union européenne, il avait en effet plaidé pour le «in», rester au sein de l’UE. Il avait perdu et avait démissionné. On se souvient encore de lui au lendemain du référendum, le 24 juin 2016, annonçant devant le «Number 10» – comme on surnomme la résidence des Premiers ministres – son prochain départ et souhaitant bon courage à ceux qui allaient gérer le désastre qu’il avait déclenché. Le 11 juillet, il démissionnait formellement. Une caméra avait alors capté son petit sifflement désinvolte après son discours, alors qu’i