Menu
Libération
10, Downing Street

Royaume-Uni : entre éthique et calcul, le cœur des tories balance

Article réservé aux abonnés
Aussi imprévisible qu’extraordinaire, la course à Downing Street s’accélère. Si Rishi Sunak a obtenu largement plus que les 100 parrainages nécessaires à la seconde partie de l’élection, Boris Johnson peine à atteindre le quota mais ne lâche rien.
Boris Johnson et Rishi Sunak, le 7 juin à Downing Street, à Londres. (Leon Neal/AP)
par Laure Van Ruymbeke, intérim à Londres
publié le 23 octobre 2022 à 19h40

Pour ou contre «Boris 2.0» ? Telle est la question depuis que l’ancien Premier ministre est rentré en catastrophe à Londres de ses vacances aux Caraïbes, samedi 22 octobre. Chez certains ténors du parti, les appels pour lui barrer la route se multiplient. D’autres menacent d’en partir s’il revient. Dimanche, sur le plateau de Sky News, l’influent Steve Baker, ministre de l’Irlande du Nord, lâche une petite bombe : «J’ai été un fan de Boris Johnson tellement de fois. Mais là, ce n’est pas un moment pour le style Boris.» A cause de l’enquête sur les scandales du «partygate» qui lui pend au nez dans les semaines à venir, il lance : «Boris sera un désastre garanti.» Kemi Badenoch, la «darling» du parti, qui est perçue comme une future leader, assure avoir été, «à l’occasion, membre du fan-club» de Boris Johnson. «Cependant, je suis une fan encore plus grande de Margaret Thatcher, […] qui a gagné la confiance du public et trois élections consécutives en parlant de nous, pas d’elle.» Suella Braverman, autre figure montante du parti approchée par le camp Johnson, indique que le temps n’est pas à la «sentimentalité» et souhaite un leader qui «élève nos esprits». Ils choisiront tous