La guerre des vaccins aura-t-elle lieu ? Entre les deux rives de la Manche, le ton est monté au cours du week-end. La Commission a menacé de décréter un embargo sur les exportations de vaccins contre le Covid-19 produit en Europe par l’anglo-suédois AstraZeneca dont le Royaume-Uni serait la principale victime. Le sujet est devenu tellement sensible politiquement qu’il sera évoqué par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union lors de leur sommet virtuel de jeudi et vendredi. Mais la tension entre l’Union européenne et son ancien membre va bien au-delà de cette affaire de vaccins qui n’est que le symbole de la dégradation préoccupante de leurs relations.
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Confrontée à l’incapacité d’AstraZeneca de tenir ses engagements, l’Allemande Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, s’est fendue d’un message tranchant : «Respectez votre contrat avec l’Europe avant de commencer à livrer d’autres pays.» Elle a expliqué dans un entretien donné samedi à des médias allemands, que le contrat signé avec l’exécutif européen prévoit la livraison de doses produites à la fois dans les usines situées aux Pays-Bas, en Belgique et au Royaume-Uni. «Or, nous n’avons rien reçu des Britanniques, alors que nous les fournissons.» Pour donner une idée de la catastrophe, le laboratoire ne pourra au mieux livrer que 30 millions de doses en mars et 70 millions entre avril et juin (et encore à condition qu’une nouvelle unité située à Leyde reçoive le feu vert des autorités)… Soit