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Revirement

Au Royaume-Uni, la réforme des minima sociaux de Keir Starmer vidée de sa substance

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Un an après son arrivée au pouvoir, au prix d’une humiliation qui vient s’ajouter à une longue liste de revirements, le gouvernement travailliste cède sur sa loi sociale et échappe de peu à une crise politique.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, lors d'une réception pour les travailleurs du secteur public au 10 Downing Street, à Londres, mardi 1er juillet. (Carl Court/AP)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 2 juillet 2025 à 18h27

Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a sauvé les apparences mardi 1er juillet au soir. Mais de peu. La Chambre des communes a voté en deuxième lecture son projet de réforme des minima sociaux qui visait à économiser jusqu’à 5 milliards de livres (5,7 milliards d’euros) par an d’ici 2030. Parmi les coupes, la limitation de l’accès au «PIP», le Paiement d’indépendance personnelle, une prestation d’invalidité dont l’accès aurait été restreint pour les personnes souffrant des troubles les moins graves. Un projet difficile à défendre, pour les députés d’un gouvernement de centre-gauche, qui a déjà pris deux autres décisions impopulaires en matière d’aides sociales : celle de limiter un complément énergétique destiné aux retraités (depuis rétabli pour la plupart d’entre eux) et celle de conserver le plafond des allocations familiales, actuellement fixé au deuxième enfant.

La rébellion couvait donc déjà depuis quelques jours. Plus de 120 députés travaillistes, soit près d’un tiers de la majorité dont dispose le parti, avaient annoncé leur intention de signer un amendement qui aurait permis d’annuler le projet de loi sans avoir à voter directement contre le gouvernement. En fin de semaine dernière, première concession : il est décidé que le taux réduit de prestation ne s’appliquera qu’aux nouveaux demandeurs. En parallèle,