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Transparence

Royaume-Uni : le roi Charles III atteint d’un cancer, annonce Buckingham

Le souverain britannique avait récemment été admis dans un hôpital londonien pour un traitement de la prostate. «Un problème distinct a été constaté» et des «tests ultérieurs ont permis d’identifier une forme de cancer», mais pas de la prostate, a annoncé le palais de Buckingham ce lundi 5 février.
Charles III à Londres le 13 décembre 2023. (Aaron Chown/AP)
publié le 5 février 2024 à 19h11
(mis à jour le 5 février 2024 à 20h10)

Le roi a un cancer. Et le Royaume-Uni se fige. En trois semaines, le roi Charles III aura révélé plus de détails sur sa santé que sa mère, la reine Elizabeth II, en soixante-dix ans de règne. Après avoir rendu public il y a une quinzaine de jours qu’il souffrait, comme beaucoup d’hommes de son âge, de problèmes de prostate – pour lesquels il a subi une intervention il y a une dizaine de jours – on parle désormais d’une «forme de cancer». «Au cours de la récente intervention hospitalière du roi pour une hypertrophie bénigne de la prostate, un problème distinct a été constaté» et des «tests ultérieurs ont permis d’identifier une forme de cancer», a annoncé Buckingham Palace, ce lundi 5 février au soir dans un bref communiqué. Le cancer identifié «n’est pas un cancer de la prostate», a précisé un porte-parole. Mardi, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a tenté de rassurer la population, sonnée par la nouvelle à peine un an et demi après l’arrivée sur le trône du roi, en affirmant que le cancer avait été «décelé tôt».

Le souverain, âgé de 75 ans, a commencé dès ce lundi une «série de traitements réguliers», et a reçu le «conseil de ses médecins de suspendre ses activités publiques», a précisé Buckingham Palace, tout en indiquant que le roi «continuera à s’occuper des affaires de l’Etat». Charles III est rentré lundi matin du palais de Sandringham, dans le Norfolk, au nord-est de l’Angleterre, où il s’était rendu en convalescence après son intervention de la prostate, et a immédiatement commencé son traitement à Londres, mais n’est pas, à ce stade, hospitalisé, a-t-on précisé de sources royales. Il se reposait lundi soir «à la maison», à savoir à Buckingham ou, plus probablement, à Windsor, sa résidence préférée en bordure de Londres. Le roi avait été aperçu dimanche, accompagné de la reine consort Camilla, se rendant à l’église pour la messe. Il semblait en forme et avait salué en souriant la foule présente sur son chemin.

En forme

Signe de l’inquiétude de la famille royale, le prince Harry, en froid depuis des mois avec sa famille et notamment son père et son frère William, a annoncé avoir «parlé à son père» et arrivera «dans les prochains jours» au Royaume-Uni, depuis la Californie où il s’est exilé avec son épouse Meghan Markle et leurs deux enfants, Archie et Lilibet. Le roi aurait informé personnellement ses enfants et tous les membres de sa famille.

Les réactions et les souhaits de prompt rétablissement ont immédiatement commencé à pleuvoir, avec, en premier lieu, ceux du Premier ministre Rishi Sunak qui, sur X (anciennement Twitter), a «souhaité à sa Majesté un prompt et complet rétablissement» : «Je n’ai aucun doute qu’il sera rapidement de retour en pleine forme et que le pays tout entier lui souhaite le meilleur.» Selon Buckingham Palace, le roi n’a suspendu que ses engagements publics mais continuera à assurer ses autres tâches, dont son audience hebdomadaire avec le Premier ministre.

Charles III avait été hospitalisé il y a deux semaines pour une hypertrophie de la prostate à la London Clinic, une clinique privée qui se trouve dans le quartier huppé de Marylebone, et où ont été soignés dans le passé l’époux d’Elizabeth II le prince Philip, mais aussi le président américain John F. Kennedy ou l’actrice Elizabeth Taylor. C’est aussi dans le même établissement que Kate, la princesse de Galles, épouse du prince William, héritier du trône, a subi, à peu près au même moment, «une opération abdominale», dont la nature n’a pas été précisée, si ce n’est qu’il ne s’agit pas d’un cancer, et qui l’éloignera de toute activité publique au moins jusqu’en mars.

Le roi «reste absolument positif face à son traitement et espère revenir à ses engagements publics complets le plus rapidement possible», a ajouté Buckingham, qui a précisé que Charles III a fait «le choix de partager son diagnostic pour éviter toute spéculation et dans l’espoir d’aider le public dans la compréhension de ceux qui, dans le monde, sont affectés par le cancer».

Conjurer le sort

Cette transparence est une première dans la famille royale qui a toujours été très réservée sur le partage de la moindre information sur l’état de forme de ses membres. Le décès de la reine Elizabeth II, le 8 septembre 2022, à 96 ans, avait été attribué à «son grand âge» et, au cours de son long règne, peu d’informations avaient filtré sur sa santé. Au-delà du roi et de la princesse Kate, Sarah Ferguson, ex-femme du prince Andrew, avec lequel elle partage toujours un domicile et dont elle est très proche, avait aussi révélé il y a quelques mois avoir été traitée pour un cancer du sein, et plus récemment, subir un traitement pour un cancer de la peau.

Comme pour conjurer le sort, Buckingham palace a publié, en même temps que son communiqué annonçant le cancer du roi, une photo du souverain, où il apparaît debout, en pleine forme, devant les portes-fenêtres de l’un de ses palais.

Actualisé le 06/02/2024 à 14h54 avec informations sur le cancer décelé tôt.