Jusqu’en 2017, l’hôpital Countess of Chester, à quelques kilomètres de la frontière entre l’Angleterre et le Pays de Galles, n’apparaissait qu’occasionnellement dans les journaux locaux : pour annoncer le prénom du premier né de l’année, célébrer l’arrivée de nouveaux équipements, faire un appel aux dons… L’établissement, installé à l’emplacement d’un ancien asile dans le comté du Cheshire, n’avait défrayé la chronique qu’une fois, en 2007, en devenant le premier du pays à interdire à ses patients et à ses équipes de fumer.
Dix ans plus tard, son nom s’est remis à circuler, accompagné d’une angoissante nouvelle : quinze nourrissons y sont morts «de manière inexpliquée» entre 2015 et 2016. Le chiffre est bien au-delà des moyennes habituelles qui oscillent entre un et trois décès par an dans l’unité de soins néonatals. Un rapport indépendant du Royal College of Paediatrics and Child Health identifie «des lacunes importantes dans les plannings», des prises de décision «médiocres» et un manque de personnel, sans toutefois offrir «d’explication définitive» à cette anomalie. Deux consultants ont leurs soupçons. La police est contactée pour «écarter les causes non naturelles».
La quatrième femme à écoper d’une peine à perpétuité
Le 3 juillet 2018, une infirmière est arrêtée. La vidéo enregistrée par la caméra corporelle de l’agent montre une jeune femme blonde ouvrir la porte de sa maison en ensemble de jogging Lee Cooper. Elle semble surprise, mais se laisse embarquer sans protester. Son visage devie