Trois ressortissants iraniens ont été inculpés en Grande-Bretagne pour des activités d’espionnage présumées au profit de l’Iran entre 2024 et 2025, a annoncé samedi la police de Londres, à l’issue d’une enquête menée par son unité antiterroriste.
Ils font l’objet «d’accusations extrêmement graves», a souligné dans un communiqué le commandant de cette unité, Dominic Murphy. Inculpés pour des «actes susceptibles d’aider un service de renseignement étranger» entre août 2024 et février 2025, les trois hommes, arrêtés le 3 mai, ont été présentés samedi à un tribunal de Londres.
Les trois hommes, vêtus de sweatshirt gris, n’ont pas déclaré s’ils plaidaient coupables ou non. Ils ont été placés en détention provisoire et comparaîtront lors d’une audience préliminaire à la cour criminelle de l’Old Bailey à Londres le 6 juin.
Des journalistes de la chaîne Iran International visés, selon la BBC
Mostafa Sepahvand, 39 ans, Farhad Javadi Manesh, 44 ans et Shapoor Qalehali Khani Noori, 55 ans, résidaient tous dans la capitale britannique. Ils ont été interpellés puis détenus depuis deux semaines en vertu de la loi de 2023 sur la sécurité nationale, qui permet à la police d’arrêter des personnes soupçonnées d’être impliquées «dans une activité de menace émanant d’une puissance étrangère».
Mostafa Sepahvand a également été inculpé pour des actes de surveillance, de recherche ou de reconnaissance «dans l’intention de commettre des actes de violence grave contre une personne au Royaume-Uni», a indiqué la police, sans donner plus de détails. Farhad Javadi Manesh et Shapoor Qalehali Khani Noori, eux, sont inculpés pour avoir commis des actes similaires, «dans le but que des violences graves soient commises par d’autres contre une personne au Royaume-Uni», a-t-elle ajouté. Un quatrième Iranien de 31 ans avait été arrêté le 9 mai, avant d’être relâché sans poursuites jeudi.
D’après la BBC, ces hommes prévoyaient de s’en prendre à des journalistes d’Iran International, chaîne de TV privée basée à Londres et classée comme organisation terroriste par Téhéran. En mars 2024, son reporter Pouria Zeraati, avait été agressé au couteau près de son domicile à Londres et a dû être hospitalisé pour une blessure à la jambe. «L’enquête porte sur un complot présumé visant un site spécifique», avait indiqué la police. Il s’agirait, selon des médias britanniques, de l’ambassade d’Israël à Londres.
Londres a annoncé début mars placer l’Iran, ses services de renseignement et les Gardiens de la Révolution au niveau le plus élevé du Foreign Influence Registration Scheme (FIRS), qui entend lutter contre «les influences étrangères secrètes».
Mise à jour à 10 h 25 avec davantage de détails ; à 16 h 40 avec les cibles visées selon les médias britanniques