Ilia Zernov s’est d’abord demandé qui allait croire son histoire. Ce Russe de 19 ans, installé à Belgrade depuis presque un an, raconte avoir été attaqué en plein jour par un Serbe portant un masque de Poutine et quatre acolytes. A la fin du mois de janvier, Ilia repère une fresque où il est inscrit «Mort à l’Ukraine», dans un quartier excentré de la capitale. Il décide de venir la recouvrir de peinture un dimanche midi. «Ce genre d’appel à tuer est inacceptable», assène l’étudiant qui a quitté la Russie après le début de l’invasion de l’Ukraine car il risquait la prison pour avoir participé au mouvement antiguerre.
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Alors qu’il commence à repeindre le mur, Ilia est repéré par un homme habitant dans l’immeuble, qui appelle ses amis. Le Serbe l’apostrophe avec véhémence, le jeune activiste tente de fuir, «pour éviter le conflit» avant d’être rattrapé par l’homme, rejoint par des comparses, dont un porte un masque en tissu à l’effigie de Poutine. Ce dernier le frappe à la tête et aux oreilles, le menace avec un couteau, lui annonce – via Google traduction – le prendre en otage, exige son passeport. «Ils devaient penser que j’étais ukrainien», glisse Ilia, qui leur a montré son document russe. Avant que les hommes le laissent partir.
Derrière le masque de Poutine, le jeune Russe est persuadé d’avoir reconnu Misa Vacic, président du parti extrémiste la Droite serbe, qui a récolté 0,9 % à l’élection présidentielle. «C’est totalement lunaire. Au début je ne vo