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Jihad

Russie: fin de la prise d’otages de gardiens dans une prison russe, des détenus membres de l’EI abattus

Les faits se sont produits dans une prison de la région de Rostov. Ils interviennent près de trois mois après l’attentat contre une salle de concert. Une filiale de l’EI avait revendiqué cette attaque qui avait fait 122 morts.
Devant la prison de Rostov-sur-le-Don où des agents pénitentiaires ont été pris en otages (AP)
publié le 16 juin 2024 à 11h09
(mis à jour le 16 juin 2024 à 11h23)

Plusieurs membres de l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) ont été abattus dimanche selon les autorités après avoir pris en otage deux agents pénitentiaires dans une prison de Rostov, dans le sud de la Russie, pays visé à de multiples reprises par des attaques. « Au cours d’une opération spéciale (...) les criminels ont été liquidés et les employés se trouvant pris en otage ont été libérés et n’ont pas été blessés », ont indiqué les responsables de l’établissement où sont détenus des hommes en attente de leur procès. pénitentiaires dans un communiqué.

L’administration pénitentiaire avait indiqué quelques heures plus tôt que des prévenus retenaient deux gardiens dans le centre de détention numéro 1 de la région de Rostov, aux portes du Caucase russe.

Selon une source au sein des forces de l’ordre interrogée par l’agence étatique TASS, des membres de l’EI devant comparaître en justice pour des accusations de « terrorisme » se trouvaient parmi les preneurs d’otages. Ils étaient retranchés dans la cour du centre de détention, armés d’un canif, d’une matraque et d’une hache comme l’ont montré diffusées sur X. Les assaillants, qui étaient au nombre de six selon l’agence Interfax, avaient demandé qu’on leur fournisse une voiture et qu’on les laisse quitter le centre de détention en échange de la libération des otages.


La Russie a été visée à de multiples reprises par des attentats et attaques revendiquées par l’organisation jihadiste. Le 22 mars, des hommes armés avaient ouvert le feu dans une salle de concert près de Moscou tuant au moins 144 personnes et faisant des centaines de blessés. Rapidement revendiquée par l’EI-K, filiale de l’Etat islamique, il s’agissait de l’attentat le plus meurtrier sur le sol russe commis depuis 2004. Plus de 20 personnes ont été arrêtées depuis, dont les quatre assaillants présumés, tous originaires du Tadjikistan, ex-république soviétique d’Asie centrale voisine de l’Afghanistan.

Selon des médias russes, les assaillants du centre de détention de Rostov pourraient être des hommes arrêtés en 2022 et accusés d’avoir voulu commettre un attentat contre la Cour suprême de Karatchaïévo-Tcherkessie, une république russe du Caucase à majorité musulmane.

La Russie a été confrontée à une rébellion islamiste au début des années 2000 dans le Caucase, un mouvement né du premier conflit contre la Tchétchénie séparatiste en 1994-96. Elle avait été défaite par les forces fédérales russes et ces dernières années, les incidents armés s’y sont faits rares. Près de 4 500 Russes, notamment originaires du Caucase, ont combattu aux côtés de l’EI en Irak et en Syrie, selon des chiffres officiels.

En avril, deux combattants armés membres d’ »une organisation terroriste internationale » avaient été abattus par les forces russes près de Naltchik, dans le Caucase.