«Les Russes ont frappé la ville avec deux missiles» à Kryvyï Rih, dont l’un a détruit plusieurs étages d’un «immeuble résidentiel». L’alerte formulée ce lundi 31 juillet matin par le ministre de l’Intérieur ukrainien Igor Klymenko sur la messagerie Telegram est accompagné d’un bilan provisoire : au moins six personnes ont été tuées et 43 ont été blessés. «Cinq à sept personnes sont sous les décombres», a précisé le ministre de l’Intérieur, soulignant qu’un second missile a touché le bâtiment d’un établissement d’enseignement. Trois résidents ont déjà été secourus et 30 évacués de la zone.
Parmi les personnes tuées, figure un enfant de 10 ans, a précisé plus tard ce lundi Serhiï Lyssak, le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk située dans le centre de l’Ukraine.
«Ils ont frappé des bâtiments résidentiels, un bâtiment universitaire, un carrefour. Malheureusement, il y a des morts et des blessés. Il peut y avoir des gens sous les décombres», a indiqué sur Facebook le président ukrainien Volodymyr Zelensky, tout en dénonçant le «terrorisme russe».
Ранок понеділка. Регіони України під обстрілами окупантів, які продовжують тероризувати мирні міста і людей. Кривий Ріг, Херсон. Влучання в житлові будинки, навчальний корпус університету, перехрестя. На жаль, є загиблі й поранені. Під завалами можуть бути люди. Мої співчуття всім, хто втратив рідних і близьких через російський терор. Рятувальники та всі необхідні служби на місці й працюють. Намагаємося врятувати якомога більше людей. Уже провів розмови з МВС та СБУ. Заступник керівника Офісу Президента з питань регіональної політики Олексій Кулеба та голови ОВА займаються ситуацією. Останні дні ворог уперто б’є по містах, по центрах міст. Обстрілює цивільні об'єкти й житло. Але цей терор нас не злякає і не зламає. Працюємо й рятуємо наших людей. ____ Monday morning. Regions of Ukraine are being shelled by the occupiers, who continue to terrorize peaceful cities and people. Kryvyi Rih, Kherson. Residential buildings, a university building, a crossroads were hit. Unfortunately, there are dead and wounded. There may be people under the rubble. My condolences to all those who have lost their loved ones because of Russian terror. Rescuers and all necessary services are on the ground and working. We are trying to save as many people as possible. I have already spoken to the Ministry of Internal Affairs, the Security Service of Ukraine. Deputy Head of the Presidential Office for Regional Policy Oleksiy Kuleba and the RSA heads are already dealing with the situation. In recent days, the enemy has been stubbornly attacking cities, city centers, shelling civilian objects and housing. But this terror will not frighten us or break us. We are working and saving our people.
Posted by Володимир Зеленський on Monday, July 31, 2023
«Les régions d’Ukraine sont sous le feu des occupants, qui continuent de terroriser les villes et les populations pacifiques. Kryvyï Rih, Kherson. Les sauveteurs et tous les services nécessaires sont sur place et travaillent. Nous essayons de sauver autant de personnes que possible», a assuré le président ukrainien. Des faits qui confirment les déclarations du Kremlin.
Sur des images des frappes publiées sur Facebook par le président, on peut voir le coin d’un immeuble d’habitation détruit sur plusieurs étages, noirci par les flammes. Des débris jonchent la route passant devant le bâtiment où s’affairent des pompiers. L’établissement d’enseignement est lui éventré en son milieu. Mi-juin, Kryvyï Rih, ville natale du président Zelensky, avait déjà été visée par une frappe russe qui avait fait au moins 12 morts. L’attaque avait notamment touché un immeuble d’habitation de quatre étages et un entrepôt.
Peu après les bombardements survenus ce lundi matin, Sergueï Choïgou, le ministre de la Défense russe a affirmé que Moscou avait «intensifié ses frappes» en Ukraine sur les infrastructures militaires. «L’intensité des frappes sur les installations militaires ukrainiennes, y compris celles qui soutiennent ces actes terroristes, a augmenté en flèche», a-t-il affirmé lors d’une allocution avec des responsables militaires russes. Il a par ailleurs assuré que la contre-offensive ukrainienne, démarrée début juin après des mois de préparation, est «infructueuse» et que «les armes occidentales fournies ne mènent pas au succès mais ne font que prolonger le conflit».
Deux morts dans un bombardement à Donetsk
Du côté des autorités locales prorusses du Donbass, on affirme ce lundi matin que deux personnes ont été tuées et six autres blessées après un bombardement ukrainien visant Donetsk, la principale ville contrôlée par Moscou dans l’est de l’Ukraine. «Ce matin, les forces ukrainiennes ont bombardé le centre de Donetsk», a d’abord indiqué sur Telegram Denis Pouchiline, le dirigeant de la région éponyme, dont Moscou revendique l’annexion. Avant d’ajouter qu’«un bus a été détruit par ces bombardements» et de préciser que l’attaque a fait «deux morts et six blessés».
De l’autre côté de la frontière, en territoire russe, une attaque de drone ukrainienne survenue plus tôt, menée dans la nuit du dimanche 30 au lundi 31 juillet, a visé un commissariat dans la région russe de Briansk, frontalière de l’Ukraine. Sans faire de victimes, a annoncé lundi le gouverneur régional, Alexandre Bogomaz. «Les forces ukrainiennes ont attaqué dans la nuit le district de Troubtchevski», a écrit le gouverneur sur Telegram. «Un drone a frappé le commissariat de police de ce district. Pas de victimes», a-t-il ajouté, en ajoutant que les fenêtres et le toit du bâtiment ont été endommagés.
Reportage
Les attaques de drones contre le territoire russe et la péninsule de Crimée annexée en 2014 se sont multipliées ces dernières semaines, sur fond d’une contre-offensive de Kyiv entamée début juin, dont une visant le Kremlin en mai dernier. Dimanche matin, la Russie a ainsi annoncé avoir repoussé dans la nuit deux attaques distinctes de drones ukrainiens, l’une ayant visé la péninsule annexée de Crimée et l’autre Moscou, située pourtant à 500 kilomètres de la frontière ukrainienne.
En réaction, le ministère de la Défense russe a assuré ce lundi avoir pris des «mesures supplémentaires pour améliorer les défenses contre les attaques aériennes et maritimes». «Il est évident que la contre-offensive n’est pas réussie», a déclaré ce lundi matin à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en qualifiant la situation de «très difficile» pour les forces ukrainiennes qui n’ont selon lui «aucun succès». «Et dans un acte de désespoir, le régime de Kyiv recourt à de telles frappes terroristes», a-t-il assuré.
Mise à jour : à 13 h 30, avec l’ajout des déclarations de Moscou et du ministère de la Défense. Et à 18h50, avec le nouveau bilan.