«A hauteur de journaliste, je voudrais me mettre au chevet des faits, bafoués par les versions, effacés par le brouillard de la guerre et du temps.» C’est l’objectif que s’est fixé Elena Volochine, réalisatrice et reporter franco-russe, correspondante en Russie entre 2012 et 2022, dans un livre en librairie ce mercredi 2 octobre (1), pour décrire et disséquer l’arme de destruction massive déployée par Vladimir Poutine depuis dix ans : la propagande. Celle qui tord la vérité, remplace le réel par une réalité parallèle, réécrit le passé pour modeler le présent.
Quel est le point de départ de votre réflexion sur la propagande poutinienne ?
Il fallait raconter comment la guerre de la Russie contre l’Ukraine a commencé. Ce dont nous avons été témoin, en 2014, en Crimée et dans le Donbass, c’est une rupture fondamentale : la propagande s’est définitivement substituée à l’information, de façon systématique, méthodique, avec un but de guerre. Pour créer une réalité parallèle dans laquelle des populations entières, les russophones d’Ukraine, se soulevaient contre un ennemi imaginaire, les nazis de Kyiv. A partir de 2014 et des manœuvres d’annexion de la Crimée, j’ai com