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Russie : un transfert de prisonniers qui donne l’échange

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Vingt-six personnes ont été échangées jeudi entre la Russie et des pays occidentaux, dans ce qui apparaît comme la plus importante opération de ce genre depuis la fin de la guerre froide. Parmi eux, le journaliste américain Evan Gershkovich, et plusieurs prisonniers politiques, ainsi que huit agents du Kremlin détenus en Occident et deux de leurs enfants.
Parmi les personnes libérées, de gauche à droite et de haut en bas : l'opposant russe Vladimir Kara-Mourza, le marine américain Paul Whelan, la proche de Navalny Lilia Tchanycheva, l'opposant Andrei Pivovarov, le journaliste américain Evan Gershkovich, le cofondateur de l'organisation Memoria Oleg Orlov, la journaliste russo-américaine Alsu Kourmasheva, l'opposant Ilia Iachine et l'artiste Alexandra Skotchilenko. (AP)
publié le 1er août 2024 à 20h10

Toute la journée, les observateurs de la Russie ont traqué des signes, guetté des motifs d’espoir dans un pays qui en offre si peu. Certains de ces indices étaient infimes, d’autres trompeurs. Sur le site Flightradar24 qui recense les vols, des internautes remarquaient qu’un avion du gouvernement russe déjà utilisé pour un transfert de prisonniers était en route vers l’enclave de Kaliningrad. D’autres pointaient du doigt plusieurs appareils en route vers la Turquie. L’envie de croire à une bonne nouvelle s’est renforcée quand les avocats de nombreux prisonniers politiques russes ont fait savoir que leurs clients avaient été déplacés de leurs cellules habituelles. Certains, comme le dissident Vladimir Kara-Mourza, condamné à une peine de vingt-cinq ans pour avoir critiqué le régime de Poutine, ou la journaliste Maria Ponomarenko, condamnée à six ans d’emprisonnement pour «désinformation», ne se sont pas présentés à une énième audience judiciaire prévue ce 1er août.

Et puis à 16 h 03, enfin, le soulagement. Alors que des images floues d’avions posés sur le tarmac d’Ankara circulaient sur les réseaux sociaux, la Turquie a annoncé officiellement l’échange de 26 prisonniers entre la Russie et plusieurs pays occidentaux. Peu à peu, leurs noms ont été rendus publics. Le Kremlin a accepté de laisser partir - et gracié - le