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Sanctions économiques contre le Bélarus: la potasse dans la mélasse

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Les exportations de la principale richesse du pays sont particulièrement ciblées par les Européens et les Américains. Même s’ils ne sont pas les plus importants clients de la société Belaruskali, c’est un coup dur pour le pouvoir.
Des monticules de potassium à Soligorsk, au Bélarus, en 2014. (Sergei Gapon /AFP)
publié le 15 janvier 2022 à 9h20

Soligorsk est une ville bélarusse aux rues bien droites, où les écoles et les pharmacies n’ont pas de noms mais des numéros. Sous les pieds de ses 100 000 habitants se trouve la richesse du pays. Des gisements de potasse abondants, qui font du Bélarus le troisième producteur mondial de ce minerai rougeâtre nécessaire aux engrais. La ville est née avec le début de l’exploitation des mines en 1958, elle a grandi au même rythme que Belaruskali, l’entreprise d’Etat d’extraction et de transformation de potasse qui fournit à elle seule 20 % des approvisionnements mondiaux. Aujourd’hui, elle se prépare à subir le choc des sanctions internationales qui visent le régime bélarusse et ses principales sources de revenus.

Comme les produits pétroliers et le tabac, les exportations de potasse tombent sous le coup des sanctions européennes et Belaruskali figure en haut de la liste des entreprises blacklistées par les Etats-Unis. Les premiers effets de ces mesures adoptées en juin, après le détournement par le régime d’un vol Ryanair, commencent à se faire sentir. Le 10 janvier, l’entreprise norvégienne d’engrais Yara a annoncé qu’elle cesserait sa collaboration avec Belaruskali à partir du 1er