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Libération
Tremblements de terre

Séismes en Turquie et Syrie : les secours en course contre la montre et le froid, déjà plus de 5 000 morts

Séismes en Turquie et en Syriedossier
Les sauveteurs ont œuvré toute la nuit dans des conditions hivernales pour extirper des survivants des violents séismes qui ont ravagé la région lundi. L’aide internationale doit commencer à arriver ce mardi.
Un homme se tenait au milieu d'un champ de ruines dans la ville turque d'Antakya, ce mardi matin. (Umit Bektas/REUTERS)
publié le 7 février 2023 à 7h31

Les chiffres sont déjà effroyables, mais seulement provisoires. Selon des sources officielles et médicales, au lendemain de la première secousse lundi, au moins 3 419 personnes ont été tuées dans le Sud-Est de la Turquie et 1 602 dans le Nord de la Syrie, ce qui porte le bilan total à au moins 5 021 morts. Plus de 30 000 personnes sont également blessées à travers les deux pays.

Les secours se sont acharnés dans le froid, sous la pluie battante ou la neige, parfois à mains nues, pour sauver chaque vie qui pouvait l’être. Le mauvais temps qui plane sur l’Anatolie complique la tâche des secours et rend le sort des rescapés plus amer encore, grelottant sous des tentes ou autour de braseros improvisés.

Les bilans de part et d’autre de la frontière n’ont cessé de s’alourdir et compte tenu de l’amplitude des dégâts ils devraient augmenter au fur et à mesure des recherches. Rien qu’en Turquie, les autorités ont dénombré près de 5 000 immeubles effondrés. Et la chute radicale des températures, autour de 0 °C, fait courir un risque supplémentaire d’hypothermie aux blessés, coincés dans les ruines. L’Organisation mondiale de la santé a dit elle-même s’attendre au pire et redouter «des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux».

L’aide internationale à la Turquie doit commencer à arriver ce mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d’accès et profondément meurtrie ensevelie sous la neige. Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan «toute l’aide nécessaire, quelle qu’elle soit». Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison Blanche.

Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide. En revanche en Syrie, l’appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours «dans les prochaines heures», alors que selon l’armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider les secours.

L’ONU a également réagi, mais en insistant que l’aide fournie irait «à tous les Syriens sur tout le territoire», dont une partie n’est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.

Profitant du chaos créé par le tremblement de terre, une vingtaine de combattants présumés du groupe Etat islamique (EI) se sont évadés d’une prison militaire à Rajo, contrôlée par des rebelles pro-turcs.

Dans la journée de lundi, pas moins de 185 répliques ont été enregistrées, consécutives aux deux premières secousses : l’une de 7,8 survenue en pleine nuit, l’autre, de magnitude 7,5, à la mi-journée, les deux dans le sud-est de la Turquie. Plusieurs répliques ont été enregistrées dans la nuit, mardi avant l’aube. La plus forte a été de magnitude 5,5.

Des dortoirs ont été ouverts par les autorités locales dans les gymnases ou les collèges ou même dans les mosquées afin d’héberger les rescapés. Mais par crainte de nouveaux séismes, nombre d’habitants ont préféré passer la nuit dehors, malgré le froid et la neige.

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul. Le chef de l’Etat turc a décrété un deuil national de sept jours et la fermeture des écoles pour la semaine.

Mise à jour : à 10h55, avec le nouveau bilan des autorités turques et syriennes.