Mohammed a fière allure dans son long manteau de tailleur en laine. L’homme, haute taille et crâne rasé, vient de récupérer le pardessus à la distribution de vêtements organisée par l’ONG Collective Aid dans le squat du nord de la Serbie, où il est arrivé il y a quelques jours. Ses deux amis complimentent sa tenue en rigolant. «Moi, je voulais quelque chose de pratique, sportif, pour passer la frontière facilement», déplore en souriant ce Marocain de 25 ans. Il désigne du menton la Hongrie, qui se trouve à quelques centaines de mètres. Le pays membre de l’Union européenne et de l’espace Schengen est le prochain objectif pour les 300 personnes installées là, dans des tentes ou dans les baraques abandonnées d’un hameau de la commune d’Horgos.
Un nombre accru d’exilés se rassemble dans les campements ou les squats du nord de la Serbie. «Environ 70 % des déplacés viennent