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Service minimum au Royaume-Uni : unis, les syndicats promettent de «vaincre et abroger ces lois malveillantes»

Réunis lors d’une conférence exceptionnelle ce samedi 9 décembre, les syndicats britanniques ont annoncé collectivement vouloir combattre la nouvelle loi instaurant un service minimum en cas de grève dans certains secteurs jugés vitaux.

Manifestation près de Westminster, à Londres, en juillet. (Dan Kitwood/Getty Images. AFP)
Publié le 09/12/2023 à 19h07

Les syndicats britanniques ont promis samedi 9 décembre de se battre contre la loi désormais en vigueur qui instaure un service minimum en cas de grève dans certains secteurs jugés vitaux. Réunis pour une conférence exceptionnelle organisée par le Trade Union Congress (TUC), qui fédère des dizaines d’organisations syndicales au Royaume-Uni, les responsables de ces syndicats ont affiché leur détermination à combattre une loi «malveillante, inutile et inapplicable».

«Je dis à ce gouvernement conservateur : si vous ne voulez pas de grève, vous savez quoi faire. Payez-nous correctement, traitez-nous correctement, investissez dans nos services publics», a lancé à la tribune Paul Nowak, secrétaire général du TUC. Le gouvernement de Rishi Sunak a annoncé vendredi que les conditions d’application du service minimum étaient désormais en vigueur dans le transport ferroviaire, la police aux frontières et les ambulances.

Interrogée par SkyNews, Sharon Graham, secrétaire générale du syndicat Unite the union, déplore «l’une des plus grandes attaques jamais lancées contre les droits syndicaux» par le gouvernement britannique. «Les soi-disant réglementations sur les niveaux de service minimum peuvent paraître anodines, poursuit-elle. Mais soyons clairs : les syndicats constituent la dernière ligne de défense des travailleurs.» Mick Lynch, du syndicat des cheminots RMT, a poursuivi : «Nous mènerons une campagne unie contre tout employeur ou organisme public suffisamment stupide pour utiliser cette législation pour bloquer le droit de grève…»

Atteinte au droit de grève

Adoptée en juillet, la création d’un service minimum est dénoncée comme une atteinte au droit de grève par les syndicats. Le pays a connu de nombreux mouvements sociaux depuis plus d’un an dans la santé, les transports ou encore l’éducation, pour des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail.

«Nous prenons la juste décision de long terme […] dans la lignée d’autres pays, pour assurer la sécurité de la population et continuer de fournir les services publics vitaux dont les personnes qui travaillent dur ont besoin», avait notamment défendu le Premier ministre conservateur, Rishi Sunak. «Le mouvement syndical utilisera tous les moyens nécessaires pour vaincre et abroger ces lois malveillantes», a insisté samedi Paul Nowak.

Il a notamment évoqué la dénonciation publique des entreprises qui utiliserait la loi contre leurs salariés grévistes, ainsi que des «formes nouvelles et efficaces d’action collective». L’opposition travailliste a promis de revenir sur cette loi si elle arrive au pouvoir à l’issue des prochaines législatives attendues d’ici à janvier 2025. Rashida Din, l’une des dirigeantes du syndicat des enseignants NASUWT, prédit de son côté : «Nous avons vaincu leurs réglementations illégales antigrève pour les travailleurs intérimaires, et nous les vaincrons encore une fois. Parce que quand nous nous battons, nous gagnons.»