Il était une heure du matin passée de quelques minutes, jeudi, lorsqu’un missile russe S-300 s’est abattu sur une barre d’immeuble de quatre étages de la rue Pohranychna à Mykolaïv (sud de l’Ukraine). En milieu d’après-midi, pompiers, secouristes de la Croix-Rouge et employés municipaux, aidés d’une grue et d’une tractopelle, s’affairaient encore au milieu des décombres et d’habitants livides. Au moins cinq personnes ont péri dans la frappe. Un enfant de 11 ans a été gravement blessé. A moitié écrasé par un bloc de béton, il n’a pu être extrait qu’après plusieurs heures. Le missile a arraché les deux derniers étages de l’immeuble, laissant des lambeaux de plafonds et de planchers, et une armoire contre un mur qui a tenu. Le reste n’est que gravats et débris de verre. Un chien en peluche a atterri devant la porte d’entrée du rez-de-chaussée.
«Tout a tremblé»
Tatiana, une retraitée d’une soixantaine d’années, habitait au deuxième étage. Elle s’est assise sur une chaise devant la façade, à côté d’une tente de la Croix-Rouge. Elle porte encore le peignoir rose en éponge et les pantoufles qu’elle avait la nuit précédente. «Je regardais la télé quand j’ai entendu une première explosion. J’ai couru réveiller mon mari et on s’est précipités dans le couloir, pour être protégés entre les deux murs. Et c’est là qu’un autre mis