Ce qui se passe dans les airs au-dessus de la mer Baltique depuis plusieurs mois pourrait ressembler à un début d’aventure de Blake et Mortimer. En plein vol, des avions de ligne perdent tout signal GPS, brouillé à distance depuis le continent. Plus rarement, des appareils sont la cible d’un spoofing : leur GPS indique une position différente de celle qu’ils occupent réellement, donnant parfois l’illusion que l’avion fait des cercles. Ces épisodes de brouillard GPS se font particulièrement denses sur de courtes périodes, comme le 24 et 25 décembre 2023, ou fin mars 2024 quand plus de 1 600 avions ont été touchés en moins de vingt-quatre heures.
Dans l’immense majorité des cas, les avions ont réussi à atteindre leur aéroport d’arrivée sans encombre. Mais le 25 et le 26 avril, deux appareils de Finnair, la compagnie nationale finlandaise, ont dû faire demi-tour alors qu’ils se dirigeaient vers Tartu, la deuxième ville d’Estonie. Dans la foulée, la compagnie a suspendu sa liaison vers la ville, au moins jusqu’à la fin du mois de mai.
Tensions en mer Baltique
«Les avions peuvent se positionner de plusieurs manières. Ils peuvent utiliser des centrales à inertie, mais elles perdent en précision avec le temps. Après quelques heures de vol, elles peuvent avoir dérivé de plusieurs centaines de mètres. Pendant la guerre froide, des avions ont été abattus parce qu’ils étaient entrés par mégarde dans l’espace aérien soviétique, explique Xavier Tytelman, consultant aéronautique et défense. Pour connaître