Elle est toujours «mamma Erasmus». A bientôt 90 ans, Sofia Corradi est restée une infatigable militante pour le programme d’action européen pour la mobilité des étudiants («European Region Action Scheme for the Mobility of University Students»). C’est à partir de sa propre expérience d’étudiante et grâce à son activisme durant près de trente ans qu’est né Erasmus. Etudiante en droit aux Etats-Unis en 1957-1958, grâce à une bourse universitaire Fulbright, Sofia Corradi a déchanté quand elle est rentrée en Italie à l’issue de son année. Lors d’un échange par écrit avec Libération, elle raconte sa longue lutte pour la reconnaissance des diplômes et des études à l’étranger.
Quand a commencé l’aventure Erasmus ? Peut-on dire qu’elle a démarré par une histoire d’amour entre vous et un étudiant américain ?
L’histoire s’est en fait déroulée un peu différemment… J’ai quitté l’Italie avec ma sœur Gemma, également lauréate d’une bourse Fulbright, et lorsque je suis arrivée à New York, j’ai commencé mes études à l’université Columbia où je me suis naturellement fait de nouveaux amis. J’ai rencontré un Américain avec qui une très belle histoire d’amour a commencé, mais j’ai malheureusement dû retourner en Italie et tout est resté en suspens. Nous sommes restés proches pendant longtemps, mais ensuite, malgré les sentiments forts, la distance a eu