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Analyse

Sommet du Conseil européen : Viktor Orbán joue le trouble-fête sur l’avenir de l’Ukraine dans l’Union européenne

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A l’occasion d’une réunion des Vingt-Sept qui commence ce jeudi 14 décembre, le Premier ministre hongrois, pro-Poutine revendiqué, menace une fois de plus de fissurer l’unité européenne face à l’enjeu crucial de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE.
Volodymyr Zelensky et Viktor Orbán le 10 décembre à Buenos Aires, pour l’investiture de Javier Milei. (Fernando Gens/picture alliance. dpa)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 13 décembre 2023 à 19h27

Bloquera, bloquera pas ? Alors que s’ouvre jeudi 14 décembre un sommet européen de deux jours à Bruxelles, l’incertitude demeure sur ce que fera le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán : le leader de droite radicale, qui a les yeux de Chimène pour Vladimir Poutine, osera-t-il bloquer l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine, qu’il a encore qualifiée ce mercredi 13 décembre de «terrible erreur» et /ou le paquet d’aides financières (70 milliards d’euros) qui lui est destiné ? C’est ainsi que va l’Union : 26 pays pesant 440 millions d’habitants et représentant 99 % du PIB européen sont suspendus à l’humeur d’un Etat de moins de 10 millions d’habitants même lorsqu’il s’agit de prendre une décision géopolitique majeure qui aura des effets sur l’avenir même de l’Ukraine en tant qu’Etat.

Ce Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement doit en effet décider de l’ouverture, au premier semestre 2024, de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, accorder le statut de «candidat» à la Géorgie et arrêter le principe d’une aide macro-économique à Kyiv de 50 milliards d’euros (17