Le symbole politique est pour le moins malheureux. A la veille d’un sommet européen «de guerre», organisé jeudi et vendredi à Bruxelles pour proclamer la volonté des Vingt-Sept de basculer en mode «économie de guerre», afin de donner corps à leur volonté de soutenir l’Ukraine «aussi longtemps qu’il le faudra et aussi intensément que nécessaire», l’Union n’a rien trouvé de mieux que de décider, mercredi 20 mars, de plafonner les importations agricoles ukrainiennes (sauf le blé et l’orge), qui bénéficient d’un régime de libre-échange depuis 2022. Ce n’est pas un détail, puisqu’elles procurent à Kyiv des revenus vitaux (la perte pourrait dépasser 1 milliard d’euros par an). Les Vingt-Sept craignent manifestement davantage la colère paysanne, qui ne se dément pas à moins de trois mois des élections européennes, qu’une victoire éclair de Vladimir Poutine…
La temporalité de cette manifestation d’égoïsme européen tombe d’autant plus mal qu’elle risque d’occulter l’étonnante mobilisation des Européens pour se mettre en ordre de bataille. Ainsi, après avoir donné leur