La glace serait-elle en train de bouger ? Pour la première fois depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président Volodymyr Zelensky semble envisager de discuter de visu avec l’ennemi. «Je pense que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet», a déclaré le président ukrainien ce lundi 15 juillet à Kyiv, lors d’une conférence de presse, après avoir présenté un plan en trois étapes, qui devrait aboutir à une telle rencontre. Un premier sommet pour la paix s’est tenu en Suisse les 15 et 16 juin, mais la Russie n’avait pas été conviée, et la Chine, par solidarité, avait boudé.
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Ledit plan sera élaboré lors de trois réunions, a expliqué Zelensky, qui se tiendront au niveau des ministres et des conseillers en matière de sécurité. La première, sur la sécurité énergétique, devrait avoir lieu au Qatar à la fin du mois de juillet ou au début du mois d’août. La deuxième, sur la libre navigation en mer Noire, est prévue en août en Turquie. Enfin, la troisième rencontre, en septembre au Canada, sera consacrée à l’échange de prisonniers et le retour des enfants ukrainiens retenus en Russie. «Après ces trois points, s’ils fonctionnent, nous aurons un plan entièrement préparé pour la mise en œuvre de la “formule de paix”. J’ai fixé comme objectif qu’en novembre, nous ayons un plan entièrement prêt. Tout sera prêt pour le deuxième sommet», a dit Zelensky.
Jusqu’à présent, Kyiv, soutenu par les alliés occidentaux, a toujours refusé catégoriquement toute négociation avec Moscou avant le retrait total des forces russes présentes sur le sol ukrainien. Volodymyr Zelensky ne voulait pas non plus discuter avec Moscou tant que Vladimir Poutine serait au pouvoir. Ce dernier ne manque pas une occasion pour rappeler ses propres conditions préalables à toute discussion de paix : l’abandon des quatre régions dont Moscou revendique l’annexion, en plus de la Crimée, et l’assurance que Kyiv ne rejoindra pas l’Otan.
Selon l’agence Bloomberg, Kyiv espère que le sommet pourra avoir lieu avant la présidentielle américaine du 5 novembre, redoutant la victoire de Donald Trump qui a déjà promis de mettre un frein à l’aide à l’Ukraine. Le ministère russe des Affaires étrangères, commentant la possibilité d’une participation de la Russie, a déclaré jeudi que cette dernière n’allait pas prendre part à des événements où est mise en avant «la formule de Zelensky», qui est «une impasse et un ultimatum». Le Kremlin, de son côté, a rappelé, par la bouche de son porte-parole Dmitry Peskov, que «le président Poutine et la fédération de Russie sont toujours ouverts au dialogue», à condition de «comprendre de quoi nous parlons».