Le pull et ses initiales, quoique cachées derrière une doudoune sans manches, n’avaient échappé à personne. Lors de son arrivée à Anchorage en Alaska pour le sommet Russie-Etats-Unis vendredi, Sergueï Lavrov avait arboré un haut siglé CCCP, soit l’acronyme de l’URSS en cyrillique.
Depuis cette séquence, l’accessoire cartonne en Russie, notamment dans les cercles nationalistes russes, où il est arboré par les poutinistes les plus nostalgiques de l’Union soviétique. L’entreprise qui commercialise le pull, SelSovet, dont le siège se trouve à Tchelabinsk dans l’Oural, a même annoncé être en rupture de stock.
Sur le site d’Avito, l’équivalent russe du Bon Coin, les articles sont vendus parfois jusqu’à 10 fois leur prix de vente initial. France Info rapporte ainsi que la boîte compte profiter de l’aubaine, et envisage à court terme de lancer une version anglaise de son site, en raison des nombreuses requêtes venues de l’étranger.
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Ce choix vestimentaire de Lavrov en dit long sur la Russie telle que la conçoit le ministre des Affaires étrangères, à savoir celle d’avant l’effondrement de 1991, où l’Ukraine figurait parmi les territoires satellites dans le giron soviétique. Le pull a évidemment beaucoup fait parler en Ukraine et au-delà, perçu comme une provocation envers Volodymyr Zelensky et Kyiv.
«Je pense qu’on a fait du sensationnel. Il n’y a rien d’anormal, avait dit Sergueï Lavrov, interrogé par la presse sur le sujet. Il n’est pas question ici d’impérialisme, de tentative de raviver la pensée impériale, comme le prétendent certains en Occident. Ce qui est en jeu, c’est qu’il y a une histoire. Et qu’il faut la préserver, y compris avec humour.»