Attablée dans son salon, Maya (1) se tapote nerveusement la tête du bout de ses ongles bleus. Plusieurs mois après les faits, la jeune femme peine encore à trouver les mots pour évoquer cette soirée. «C’était en novembre 2024», commence-t-elle. A l’époque, Maya n’a que 18 ans, et sort avec des amies à Courtrai, dans le nord-ouest de la Belgique. «On était à une fête mais vers une heure du matin, ça s’est terminé, donc on est parties dans des bars. J’avais bu deux-trois verres avant mais j’étais sobre, et je n’avais plus trop envie de faire la fête.»
Entourée de ses amies, Maya arrive alors dans la Burgemeester Reynaertstraat, plus connue sous le nom de «‘t Straatje» («la petite rue»). Une artère festive populaire, située à quelques pas de la gare. «C’était bondé», se remémore la jeune femme, en faisant tournoyer ses bagues autour de ses doigts. Elle boit alors plusieurs verres, sans alcool. «Je me souviens d’avoir été dehors. J’ai posé mon verre sur une table à côté et puis, plus rien, c’est le trou noir.»
Violences sexuelles
Ce n’est que quelques heures plus tard que Maya reprend connaissance, dans son lit. Depuis, elle tente tant bien que mal de retracer sa soirée. «On m’a raconté qu’on m’avait retrouvée la tête dans les toilettes, inconsciente. Mes amies sont parties, mais heureusement, un barman a appelé une ambulance.» De l’ambulance, elle n’a aucun souvenir. Pas plus de sa nuit aux urgences. «J’essaie de me rappeler, mais impossible. Après ça, j’